VIDÉO - La vie sous 50°C : regardez, en réalité augmentée, l'effet du changement climatique sur Paris en 2050

par Sarah BOUMGHAR | Reportage : Marine Brossard, Maxime Nébo
Publié le 9 juillet 2023 à 16h02, mis à jour le 10 juillet 2023 à 11h23

Source : JT 20h Semaine

Selon des experts, la température à Paris pourrait atteindre 50°C en 2050.
Afin d'éviter un tel scénario, la ville doit s'adapter, et plusieurs initiatives sont mises en place pour que la capitale reste habitable.
Regardez ce reportage en réalité augmentée du 20H de TF1.

Des températures invivables. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) prévoit une augmentation de la température moyenne mondiale de 2°C à 5°C d'ici 2050.  À Paris, particulièrement vulnérable aux hausses de températures, selon une étude publiée par The Lancet,  le mercure pourrait atteindre 50°C, avancent plusieurs climatologues. "Paris sous 50°C, c'est, par exemple, des climatiseurs qui s'arrêtent de fonctionner. On a le cas avec une clinique qui, au delà de 43°C, s'arrête et tout le fonctionnement est perturbé. C'est aussi l'électronique qui entre en surchauffe, de votre téléphone portable aux réseaux de télécommunication. C'est le réseau électrique qui est perturbé, les rails qui se déforment", explique Alexandre Florentin, élu (Les écologistes) au Conseil de Paris et président de la mission "Paris à 50°C", dans la vidéo du 20H de TF1 ci-dessus.

Changer la ville

Pour éviter qu'un tel scénario ne se produise et faire en sorte que la capitale reste habitable, le chantier est immense. Plusieurs solutions sont cependant avancées. Trois forêts urbaines vont par exemple être plantées en pleine ville. Elles sortiront de terre d'ici trois ans. La présence de ces arbres en ville va permettre l'augmentation de l'humidité grâce aux différentes couches qui "vont conserver l'eau dans le sol, créer de l'ombrage et favoriser l'évapotranspiration, soit l'évaporation présente dans le sol et la transpiration des différentes feuilles. Tout cela va conduire à une diminution d'environ 2°C de la température, qui va bénéficier aux bâtiments et aux rues voisines", indique Morganie Colombert, ingénieure et docteure en génie urbain spécialisée dans l'adaptation des villes aux changements climatiques.

Des coquilles St-Jacques à la place du gravier

Une partie du bitume parisien, qui permet difficilement les infiltrations d'eau dans le sol, pourrait être remplacée par de nouveaux matériaux. A l'instar de pavés drainants, dans lesquels ont été incorporées des coquilles Saint-Jacques en lieu et place du gravier traditionnel. "Le fait d'avoir des coquilles Saint-Jacques dans ce pavé, ça le rend poreux. Donc, quand il pleut, l'eau va directement s'infiltrer dans le matériau, puis dans les sous-couches drainantes pour aller dans les nappes phréatiques, au lieu d'être perdue dans les égouts", affirme Aurélie Gérault, responsable adjointe de l'unité de recherche de l'école d'ingénieurs Builders, à Caen. "En situation de canicule, cette humidité, qui est dans le pavé et la sous-couche, va remonter, s'évaporer et rafraîchir l'air d'environ 3°C à 5°C", ajoute-t-elle.

Adapter les bâtiments

En ce qui concerne l'habitat, l’objectif affiché est de rénover rénover l'ensemble des logements parisiens pour mieux les isoler et faire baisser les températures d'ici à 2050. Mais en attendant ces travaux d'ampleur, des solutions d'urgence ont déjà été adoptées. Des toits de la capitale sont repeints en blanc afin de permettre le réfléchissement des rayons du soleil. Selon les bâtiments, la température peut ainsi être réduite jusqu'à six degrés. D'ici à deux ans, les toits d'une quarantaine de bâtiments prioritaires, des crèches ou des écoles seront peints en blanc pour qu'ils puissent continuer d'accueillir des publics sensibles.

Pour rafraîchir les bâtiments, le fournisseur de systèmes de climatisation Fraîcheur de Paris rejette la chaleur générée par la climatisation dans les eaux de la Seine. "En dissipant cette chaleur dans la Seine, on le fait dans un cadre extrêmement réglementé, donc jamais plus de 5°C d'écart entre la température de prélèvement de l'eau et la température de rejet. Et puis, évidemment, on s'assure qu'il n'y pas d'augmentation globale de la température de la Seine", énonce Raphaëlle Nayral de Puybusque, secrétaire générale de Fraîcheur de Paris. 

D'ici à 20 ans, 3000 bâtiments devraient être raccordés à ce réseau de froid urbain, quand 800 le sont à l'heure actuelle, afin de limiter l'installation des climatisations traditionnelles, qui rejettent de la chaleur. Si l'objectif est tenu, il permettra d'éviter une hausse de la température de 1°C, alors que chaque degré compte.


Sarah BOUMGHAR | Reportage : Marine Brossard, Maxime Nébo

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