Les passoires énergétiques, de bonnes affaires qui mettent plus de temps à se vendre

Publié le 27 mars 2024 à 15h38

Source : JT 13h Semaine

La plateforme d’annonces immobilières SeLoger dévoile une grande étude sur l’impact du DPE sur la vente et la location des logements.
Résultat, les acquéreurs négocient davantage le prix des passoires énergétiques qui restent plus de temps sur le marché.
Un moteur de recherche permet désormais d’évaluer l’impact de l’indice directement dans votre ville.

455 € de moins par mètres carrés. C’est, en France, la décote moyenne d’un logement au diagnostic de performance énergétique (DPE) classé de F à G par rapport à un bien classé D. Les données, recueillis par la plateforme SeLoger, montrent que non seulement les passoires énergétiques coûtent moins cher (-16 % en moyenne pour les logements étiquetés G par comparaison aux D), mais elles offrent également aux acquéreurs une marge de négociation plus importante. La différence entre le prix de vente et celui de l’annonce tourne autour de -5,5 % pour les logements classés F et -5,9 % pour les logements G.

La vaste étude se base sur près de 7 millions d’annonces, de référence de ventes et données d’audiences répertoriées par les sites SeLoger et Meilleurs Agents. "Longtemps ignorée, la performance énergétique des logements est devenue l’un des critères les plus importants dans leur valorisation", commente la plateforme responsable de l’étude. C’est d’autant plus vrai dans un contexte de baisse généralisée des prix de l’immobilier et de ralentissement des ventes. SeLoger observe que les prix se tassent quelle que soit la lettre du DPE du logement. Mais l’évolution sur ces trois dernières années rapporte que les passoires énergétiques souffrent davantage. Pour y voir de plus près, la plateforme propose également un moteur de recherche pour évaluer l’impact du DPE sur les ventes et les locations de votre ville.

Paris, Nantes et Montpellier, trois exemples éclairants

À Nantes, en 2023, le prix moyen du m² des biens immobiliers a fondu de 8 %. La capitale de Loire-Atlantique devient la métropole française où les prix baissent le plus vite, d’après la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM). Les passoires thermiques enregistrent de leur côté une décote de 393 € et demandent 18 jours de plus pour se vendre.

Paris n’échappe pas à la dégringolade des prix, -5,7 % en un an en moyenne. De mauvais DPE jouent là aussi un rôle important : -352 € par m² par rapport à un bien classé D. Autrement dit, si vous achetez un appartement de 60 m² aux étiquettes F ou G, vous pourriez le payer 21 120 € moins cher qu’un logement classé dans la moyenne. En revanche, le mètre carré des logements considérés comme des bâtiments basse consommation (BBC) coûte 495 € plus cher que la moyenne. Le même appartement rénové voit son prix bondir de 29 580 € par rapport à un logement estampillé D. Sur le marché de la location, il reste 18 % de passoires énergétiques. Les loyers mensuels ne subissent pas pour autant une décote importante (-2,30 %).

À l’image de l’arc méditerranéen, Montpellier se démarque. La place forte de l’Hérault voit ses prix continuer leur flambée (+2,1 % sur un an). Là encore, les mauvais DPE tirent les valeurs immobilières à la baisse. Les passoires énergétiques subissent une décote de 91 € par m² par rapport à un logement classé D et nécessitent 15 jours de plus pour être cédés. Pire, le prix de vente affiche une réduction de 6,3 % en moyenne par rapport à l’évaluation fournie dans l’annonce.

L’étude de SeLoger affirme que la loi climat et résilience, entrée en vigueur au printemps 2021, a permis de limiter la vente et la location des passoires énergétiques. Depuis janvier 2023, les annonces des biens classés F ou G ont chuté de 11,8%. Sur le marché de la location, près d’un quart des passoires thermiques ne figure plus sur les plateformes.


Geoffrey LOPES

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