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Le logement, un poste de dépense de plus en plus élevé pour les familles depuis deux décennies ?

Publié le 9 mai 2023 à 18h08

Source : JT 20h Semaine

Le député LFI Thomas Portes s'indigne des politiques gouvernementales en matière de logement.
La part des loyers dans les dépenses des ménages a augmenté de plusieurs points entre 2001 et 2017, pointe-t-il du doigt.
Si l'Insee communique des chiffres sur ce qu'elle qualifie de "taux d'effort", il souligne aussi que les comparaisons dans le temps sont hasardeuses.

"Inhumain", c'est l'adjectif que choisit d'utiliser le député LFI Thomas Portes lorsqu'il évoque le gouvernement et sa politique en matière de logement. Alors que la loi a été renforcer pour lutter contre les squats, l'élu met en avant les difficultés croissantes rencontrées par les Français pour se loger. "Le taux d’effort (part consacrée au loyer)", écrit-il, "passe de 16,1% à 19,7% de 2001 à 2017". Et grimpe "à 32% pour les plus pauvres". Si l'Insee calcule la part occupée par le logement dans les dépenses des ménages par rapport à leurs revenus, l'institut nous met toutefois en garde. En effet, les chiffres les plus récents ne sont pas comparables à ceux qui étaient présentés au début des années 2000.

Un poste de dépense majeur

Le taux d'effort, rappelle l'Insee, correspond au "rapport entre la somme des dépenses liées à l'habitation principale et les revenus des ménages". Une expression qui vous est sans doute familière si vous avez cherché à obtenir un prêt pour acheter un bien immobilier, par exemple. Les banques cherchent en effet à s'assurer qu'un futur prêt n'amputerait pas de manière trop importante les ressources d'un emprunteur, fixant une limite maximal à 33%.

Pour vérifier les éléments avancés par Thomas Portes, c'est toujours à l'Insee qu'il convient de se référer. Les dernières données à notre disposition commencent à dater, puisqu'elles remontent à 2017, mais elles correspondent à celles avancées par le député : 19,7% en moyenne pour les Français, 32% pour les 10% les plus pauvres dans notre pays. 

Attention toutefois aux comparaisons dans le temps. L'institut de la statistique note que pour 2017, le taux d'effort était calculé "en rapportant les dépenses pour le logement au revenu avant impôt", mais que la méthodologie n'était pas la même par le passé. Il se trouve que "les données de taux d’effort antérieures publiées par l’Insee ne sont pas comparables avec les données 2017, car issues des enquêtes Logement 2001, 2006 et 2013". À l'époque, les dépenses pour le logement étaient rapportées "au revenu disponible brut". Tout au plus, peut-on comparer 2001 à 2013, et constater que le taux d'effort pour l'ensemble de la population grimpait de 2,3 points. Pour les 10% de Français les plus pauvres, la progression sur cette période s'établissait à 6,3 points.

Dans les mois qui viennent, de nouvelles données (plus récentes) devraient être accessibles. L'Insee glisse en effet à TF1info que le service des données et études statistiques (SDES) doit "publier en juin les résultats pour l’enquête logement 2020 sur ce sujet". De quoi mesurer une potentielle accentuation de la place prise par les dépenses liées au logement dans le quotidien des Français.

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Thomas DESZPOT

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