Crise du logement : seriez-vous prêt à habiter dans un bureau ?

par Sabine BOUCHOUL | Chronique : Maud DESCAMPS
Publié le 11 mars 2024 à 10h28, mis à jour le 11 mars 2024 à 11h58

Source : Bonjour !

Les taux de crédit immobilier sont trop hauts, mais les prix baissent. Résultat, le marché est bloqué.
Parmi les solutions face à la crise de l'immobilier, une loi pour transformer les bureaux vides en logements a été adoptée par les députés.
Décryptage de Maud Descamps dans Bonjour ! La Matinale TF1.

La France manque de logement. Pour répondre à cette crise, les députés ont adopté une loi permettant de transformer les bureaux vides en habitation. En effet, le jeudi 7 mars, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité et en première lecture, la proposition de loi portée par Romain Daubié, député Modem et Indépendant de l’Ain.

On estime que 2,6 millions de ménages sont en attente d’un logement social. Vivre dans un bureau, serait-ce la solution pour provoquer le "choc d’offre" souhaité par le Premier ministre Gabriel Attal ? Les explications de Maud Descamps dans Bonjour ! La Matinale TF1.

Un nombre important de bureaux vacants

Il y a 6 millions de mètres carrés de bureau vides en France. Ce nombre s’explique par plusieurs facteurs. Non seulement, le télétravail pousse les employés à travailler de plus en plus de chez eux, mais nombreuses sont les entreprises à mettre en place le flex office (l’absence de bureau attitré). Ce système permet aux salariés d'installer leur ordinateur où ils souhaitent dans le bureau. Ces nouvelles organisations de travail ont donc libéré de l’espace de travail. Dans certaines villes, le pourcentage des bureaux vides est impressionnant. La ville de Saint-Denis connaît un taux de bureaux vacants de 19,7%, à Nanterre, 13,2% sont vides, et à Vélizy, 14,2%.

Si l’Ile-de-France concentre le plus gros des transformations de bureaux en logement (20 %), il faut savoir les autres régions de France sont aussi concernés. Le taux de transformation est de 13 % en Auvergne-Rhône-Alpes et 9 % dans les Hauts-de-France.

Des allègements pour les promoteurs

La transformation n’est pas si simple qu’il n’y parait. En effet, il y a de nombreuses contraintes techniques. On estime que seulement 20% des bureaux vides pourraient être réhabilités. Par ailleurs, il est parfois plus rentable de construire un nouvel immeuble dédié aux logements plutôt que de transformer un immeuble de bureaux.

Dans un immeuble de logement, il faut plus d’escaliers, de cages d’ascenseurs, aménager l’intérieur de manière différente avec des petites pièces plutôt que les grands espaces propres aux open space. Des contraintes rendant les opérations coûteuses. Et à cela, s’ajoutent également des contraintes administratives. Néanmoins, le texte adopté par l’Assemblée nationale qui doit passer dans les mains des sénateurs, devrait alléger quelques obstacles. Il permet par exemple de déroger, au cas par cas, au PLU et autorise les constructeurs à demander des permis de construire "à destinations multiples", ce qui permet les promoteurs immobiliers de changer l’usage du bâtiment sans demander une nouvelle autorisation d’urbanisme.


Sabine BOUCHOUL | Chronique : Maud DESCAMPS

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