Attaque de drone en Russie, Moscou promet de "brûler" les chars Abrams... Le point sur la situation en Ukraine

par M.L avec AFP
Publié le 27 septembre 2023 à 8h47

Source : TF1 Info

Plusieurs villages russes ont été privés de courant mardi après une attaque ukrainienne de drones selon Moscou, qui accuse Kiev de viser des "infrastructures civiles" en Russie.
Le Kremlin a promis de "brûler" les chars américains Abrams livrés à l'Ukraine.
Le mystère s'épaissit autour d'un commandant russe, que Kiev affirme avoir tué mais qui est réapparu sur des images.
Le point sur les évènements marquants des dernières 48 heures du conflit.

Des villages russes privés de courant. Un drone ukrainien a frappé mardi une sous-station électrique du village de Snagost, dans la région frontalière russe de Koursk, coupant le courant dans sept localités mais sans faire de blessés, a affirmé son gouverneur Roman Starovoït. Un bombardement faisant écho à ceux de la Russie contre les infrastructures essentielles de l'Ukraine, l'hiver dernier. Depuis quelques mois, Kiev entrepris avec ses drones et son artillerie d'attaquer des cibles en territoire russe, dans le cadre de sa contre-offensive pour libérer ses territoires occupés. Des frappes ciblant "des infrastructures civiles", a accusé mardi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, assurant toutefois que la majorité de ces engins étaient "neutralisés". De son côté, l'Ukraine n'a pas dévoilé à ce stade si elle entend cibler l'infrastructure électrique de la Russie dans le cadre d'une nouvelle stratégie.

Salve de drones russes. La Russie a attaqué l'Ukraine avec 38 drones Shahed au cours de la nuit de lundi à mardi, a indiqué mardi l'armée de l'air ukrainienne, affirmant que 26 de ces engins de fabrication iranienne avaient été abattus. Parmi les positions frappées, la région d'Odessa, dans le sud du pays, et notamment le port d'Izmaïl, situé sur le Danube, devenu l'une des principales voies d'exportation des produits agricoles ukrainiens sur la mer Noire après l'abandon au mois de juillet de l'accord qui permettait à l'Ukraine de faire transiter librement sa production. Les assauts russes dans les régions méridionales d'Odessa et de Mykolaïv se sont multipliées depuis. Cette nouvelle offensive survient après une attaque russe qualifiée de "massive" par les autorités d'Odessa lundi : la région avait alors été attaquée par 19 drones Shahed et des missiles.

Les chars Abrams ne changeront pas le "résultat" de l'offensive selon Moscou

Moscou menace les chars de Washington. Les chars américains Abrams livrés à Kiev, dont les premiers blindés sont arrivés lundi en Ukraine selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, sont destinés à "brûler", a promis mardi le Kremlin. "Les chars Abrams sont des armes sérieuses" mais "ils brûleront aussi", a affirmé à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, en reprenant à son compte la mise en garde du président russe Vladimir Poutine au moment de la livraison des premiers chars Leopard à l'Ukraine. Il a aussi assuré que leur arrivée sur le champ de bataille "ne changerait pas le rapport de forces" entre les armées russe et ukrainienne et n'aurait pas d'effet sur le "résultat" de l'offensive de Moscou. 

Dmitri Medvedev en Ukraine. L'ex-président russe, numéro deux du Conseil de sécurité de son pays, a indiqué mardi avoir visité un site d'entraînement militaire dans l'est de l'Ukraine, dans la région de Donetsk, "sur ordre du président" Vladimir Poutine. Il a pu y constater que l'entraînement assuré sur ce site était "adéquat", et que les troupes faisaient preuve de "volonté", de "fermeté" et "d'un esprit victorieux", s'est-il félicité dans une vidéo postée sur le réseau social russe VKontakte. Il a par ailleurs annoncé que l'armée russe avait recruté 325.000 personnes depuis le début de l'année, soit 45.000 de plus que les précédents chiffres datant de début septembre. Depuis le printemps, l'armée russe mène une vaste campagne de recrutement volontaire, en promettant des salaires et avantages sociaux et bancaires particulièrement alléchants aux futurs soldats.

Imbroglio autour du sort d'un commandant russe. Le ministère russe de la Défense a publié mardi une photo et une vidéo montrant Viktor Sokolov, commandant de la flotte en mer Noire, en train de participer à une visioconférence. Un homme que Kiev affirme pourtant avoir tué vendredi dans une frappe sur Sébastopol, une ville de Crimée annexée par la Russie. Sur ces images, le responsable apparaît sur un grand écran, aux côtés d'autres hauts responsables militaires participant à une réunion présidée par le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou. Un communiqué, qui ne mentionne pas le nom de l'officier, indique que cette réunion a eu lieu mardi. Interrogé sur le sort du commandant, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a souligné quant à lui n'avoir "rien à dire" et "aucune information à ce sujet". De leur côté, les forces d'opérations spéciales ukrainiennes ont annoncé mardi être en train de "clarifier" leurs informations suite à la publication de ces images.

Des négociations pour l'entrée de Kiev dans l'UE avant fin 2023 ?

Des perspectives pour Kiev dans l'UE. La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, espère voir l'UE ouvrir des négociations d'adhésion avec l'Ukraine, ainsi que la Moldavie "d'ici la fin de l'année". Elle a aussi appelé à ne pas "décevoir les millions de personnes qui considèrent l'Europe comme leur foyer". "Si l'Ukraine et la Moldavie sont prêtes, les négociations d'adhésion devraient pouvoir commencer et des mesures pourraient alors être prises progressivement, étape par étape", a-t-elle exhorté lors d'une interview mardi avec la "European Newsroom", regroupant des agences de presse européennes dont l'AFP. La présidente du Parlement européen a toujours affiché son soutien à l'Ukraine, et à son adhésion à l'UE. En juin 2022, l'UE a accordé à l'Ukraine le statut de candidat à l'adhésion, dans un geste hautement symbolique, ainsi qu'à la Moldavie.

Répression en Russie. La justice russe a rejeté mardi l'appel de l'opposant Alexeï Navalny de sa condamnation à 19 ans de prison pour "extrémisme", un verdict qui doit l'envoyer dans une colonie pénitentiaire aux conditions encore plus rudes. La cour d'appel a décidé "de laisser inchangé le jugement (...) en première instance", a déclaré le juge Viktor Rogov. Le critique numéro 1 du Kremlin, déjà emprisonné pour "fraude" avant cette nouvelle condamnation, est un opposant de longue date de Vladimir Poutine et critique régulièrement l'assaut russe contre l'Ukraine. 


M.L avec AFP

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