DOCUMENT LCI - Guerre en Ukraine : la résistance et la dérussification à tout prix

par M.T | Reportage Claire Cambier, Charlotte Lefetey
Publié le 21 mars 2024 à 16h14, mis à jour le 21 mars 2024 à 17h44

Source : TF1 Info

Face à l'invasion russe, les Ukrainiens des territoires frontaliers tentent par tous les moyens de résister.
Certains citoyens russophones ont décidé d'apprendre la langue nationale pour marquer leur rupture avec Moscou.
Un esprit de patriotisme qui se manifeste également à travers les nouveaux programmes scolaire.

Dans les rues de Zaporijia, ville ukrainienne occupée par la Russie, la langue ukrainienne est affichée partout. Unique langue officielle du pays depuis son indépendance en 1991, elle n'est pas parlée par tous les citoyens, qui, pour certains, lui préfèrent le russe. Mais depuis le début de l'invasion lancée par Moscou en 2022, l'Ukrainien est devenu un symbole de résistance dans les zones russophones, pour ceux qui s'opposent à la guerre de Vladimir Poutine. "Au départ, j'avais l'impression que c'était la loi qui nous l'imposait. Maintenant, j'ai l'impression que ce sont les gens qui le veulent", raconte Ludmila Markevitch, dans le reportage de LCI en tête de cet article.

Le russe longtemps considéré comme la langue des élites

Ludmila est d'origine russe, et elle vit à Zaporijia depuis 44 ans. Elle a décidé d'apprendre l'ukrainien il y a seulement six mois, et n'a aujourd'hui que deux souhaits : la victoire de Kiev et le retour de son fils, capturé à Azovstal, il y a près de deux ans. Elle sait déjà ce qu'elle lui dira à son retour, dans un ukrainien encore hésitant : "Bonjour mon fils, comme je t'ai attendu, comme je t'ai attendu... ", s'entraîne-t-elle, les larmes aux yeux. 

Le russe a longtemps été considéré comme la langue des élites avec Ukraine, mais avec la guerre, le cours d'ukrainien de Ludmila s'est progressivement rempli. "Pourquoi mes amis ne parlaient pas ukrainien ? Parce qu'on se moquait d'eux", lance une des élèves sur place. 

À l'école, l'esprit de patriotisme est insufflé dès le plus jeune âge. Une éducation radicalement différente de ce qu'ont connu la plupart des enseignants ukrainiens. "Il y avait encore beaucoup de littérature et d'histoire-géographie soviétique. Mais après les événements de 2013 et 2014, les programmes ont été modifiés, et on nous a donné plus d'heures sur ces sujets-là", explique Yana Vietishslavivna, professeure d'histoire à Kiev. 

Au programme désormais : histoire russe réduite au minimum, heures supplémentaires d'ukrainien, et cours sur la culture du pays. Dans le reportage en tête de cet article, on peut voir une classe entière étudiant l'œuvre de Taras Chevtchenko, figure de la résistance à l'impérialisme russe. La jeune génération représente désormais l'espoir des nationalistes du pays. 


M.T | Reportage Claire Cambier, Charlotte Lefetey

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