REPORTAGE - "On peut arrêter la mort d'innocents" : la guerre à Gaza enflamme les universités américaines

par La rédaction de TF1info | Reportage Axel Monnier et Hélène Massiot
Publié le 26 avril 2024 à 11h26, mis à jour le 26 avril 2024 à 11h50

Source : JT 20h Semaine

Les manifestations en soutien aux Palestiniens se multiplient sur les campus américains.
L'université de Columbia, à New York, est en état de siège.
Les correspondants de TF1 sur place ont recueilli les témoignages de manifestants, et d'étudiants juifs qui vivent dans la peur.

À New York, au milieu du campus de Columbia, ils ont installé des tentes. C'est de cette prestigieuse université américaine qu'est parti il y a neuf jours le mouvement d'étudiants pro-palestiniens, qui s'est depuis généralisé sur les campus américains. Si la police a déjà procédé à une centaine d'arrestations parmi les manifestants, ces derniers, loin de s'arrêter, semblent toujours plus nombreux à occuper le terrain. Jour et nuit, ils entendent montrer leur soutien à Gaza, exigeant que l'université cesse tout lien avec des entreprises qui financent la guerre israélienne. 

"On voit l'histoire, on voit que ça peut marcher, qu'on peut sauver des vies, arrêter des guerres et on peut arrêter la mort d'innocents", lance dans le reportage en tête de cet article l'une d'entre eux. Parmi les manifestants, outre les étudiants, il y a aussi d'anciens élèves et des enseignants. C'est le cas d'Emil Benjamin, professeur à l'université de Colombia, juif lui-même. "Je refuse d'être automatiquement placé parmi les soutiens d'un pays qui produit des crimes de guerre comme en ce moment", explique-t-il.

"C'est dur d'être un étudiant juif aujourd'hui à Columbia"

Dizaines de policiers, barrières de sécurité, accès restreint... depuis une semaine, la prestigieuse université est en état de siège. Columbia n'avait plus connu pareille agitation depuis les rassemblements contre la guerre du Viêtnam, en 1968. Face au risque de débordements, l'université a décidé de passer tous les cours en virtuel. Un rabbin new-yorkais a même demandé aux étudiants de ne plus se rendre sur ce campus. Mais ce n'est pas suffisant pour en rassurer certains. Devant les portraits d'otages israéliens, ils sont nombreux à expliquer vivre dans la peur, victimes de menaces, d'insultes, parfois de violences.

"J'ai mes examens la semaine prochaine, je ne sais pas comment réussir, je ne sais pas où je peux m'asseoir en cours, parce que je ne sais pas qui risque de m'attaquer en cours, parce que je ne sais pas qui risque de me suivre quand je rentre à la maison", confie une étudiante juive. "C'est une université qui nous abandonne et une administration qui n'est pas capable de faire respecter ses règles. Et tous les jours, ça nous rappelle combien c'est dur d'être un étudiant juif aujourd'hui à Colombia", abonde un second.

Sous les huées, l'équivalent du président de l'Assemblée nationale s'est rendu sur place, exigeant que l'ordre soit rétabli sur tous les campus du pays. Pour cause : le mouvement s'est au cours des derniers jours étendu à 200 autres universités américaines.


La rédaction de TF1info | Reportage Axel Monnier et Hélène Massiot

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