VIDÉO - Les Britanniques invités à filmer les délinquants de la route pour les dénoncer

par T.A. | Reportage TF1 Elise STERN et Loeiza LARVOR
Publié le 2 novembre 2023 à 7h30

Source : JT 20h Semaine

Au Royaume-Uni, les automobilistes ou les cyclistes sont invités à s'équiper de caméras embarquées.
L'objectif ? Filmer leurs trajets et dénoncer à la police les comportements dangereux au volant.
Regardez ce reportage des correspondantes de TF1 sur place.

Un véhicule qui double dangereusement une voiture, un 4x4 qui grille un feu rouge, un SUV qui ne respecte pas les limites de vitesse... Au Royaume-Uni, ces images de conduite dangereuse sont filmées grâce à des caméras embarquées. Mais ce ne sont pas des voitures de police qui les capturent, mais bien des particuliers. Les Anglais sont en effet encouragés à filmer les infractions dont ils sont témoins sur la route, puis à les dénoncer. 

Dans le comté du Surrey, une région aisée du sud de Londres, Rick Choley et son équipe ont reçu plus de 3.500 vidéos depuis le début de l'année. Après analyse, il peut envoyer un avertissement, verbaliser les conducteurs, ou même demander un retrait de permis. "Ici, nous allons regarder les antécédents du conducteur et voir s'il a déjà commis d'autres infractions, développe ce responsable de l'équipe des allégations de la police du Surrey. Alors, on se demande quelle est la mesure la plus adaptée : un cours de sensibilisation ou une sanction plus sévère."

55.000 vidéos envoyées à la police

De plus en plus d'Anglais s'équipent. Même s'il n'a jamais eu de problèmes, Chris filme tous ses trajets avec une petite caméra installée sous son rétroviseur, comme il le montre à notre équipe dans le reportage vidéo visible en tête de cet article. "Il s'agit principalement d'une solution dans le cas où je suis victime d'un accident, ou si je suis témoin d'un incident sur la route qui pourrait me mettre en danger moi-même, ou quelqu'un d'autre", justifie le jeune homme.

Le dispositif a été lancé il y a trois ans. Depuis, plus de 55.000 vidéos ont été envoyées par le public à la police. Mais certains Anglais demeurent réticents au système. "Si on avait tous une caméra de surveillance, n'importe qui déposerait des plaintes tout le temps, contre tout le monde", estime une jeune femme. Un autre conducteur abonde : "ça dépend de ce qu'ils font. Si c'est très grave, alors bien sûr, je pourrais dénoncer. Mais si ce n'est pas grand-chose, non !"

Des justiciers de la route amateurs

La police accepte plusieurs types d'images : celles provenant des caméras embarquées, mais aussi celles capturées par GoPro ou via le téléphone portable d'un passager d'une voiture, par exemple. L'efficacité de ce système sur l'attitude des conducteurs n'est plus à démontrer, selon Rick Choley, de la police du Surrey. "Si on sait que quelqu'un a installé une caméra dans la voiture voisine, on ne grillera pas le feu rouge ou on ne dépassera pas un cycliste dangereusement, estime le responsable. Cela rend la route plus sûre."

Certains en font même un combat personnel. À Londres, Mike Van Erp s'est donné pour mission de dénoncer le plus d'infractions possible. Il assure avoir envoyé 1600 vidéos d'infractions à la police depuis quatre ans. La dernière cible de ce cycliste ? Un homme qui utilisait son téléphone au volant. Il s'apprête à le faire condamner. "Pour moi, le téléphone au volant est aussi dangereux que l'alcool au volant, souligne-t-il. Par mon action, j'utilise un levier pour améliorer la sécurité routière pour le bien de la société.

Grâce à leurs caméras embarquées, ils sont de plus en plus nombreux à jouer les justiciers de la route en Angleterre. En changeant le comportement des automobilistes, la police estime que 40% des accidents pourraient être évités. 


T.A. | Reportage TF1 Elise STERN et Loeiza LARVOR

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