Marathon, anneaux, cérémonie de la flamme : comment les antiques Jeux olympiques grecs ont été réinventés à l'ère moderne

par N.K | Reportage : Florence Leenknegt, Lucas Lassalle
Publié le 28 avril 2024 à 18h09, mis à jour le 28 avril 2024 à 18h14

Source : JT 13h WE

C'est en Grèce antique que les tout premiers Jeux olympiques sont nés.
Des Olympiades qui ont ensuite été réinventées au XIXe siècle par le baron français Pierre de Coubertin.
Le 13H de TF1 vous propose de découvrir la grande histoire de l'olympisme.

Avant les Jeux olympiques de l'ère moderne, recréés sous l'impulsion du baron français Pierre de Coubertin, il y eut les Jeux panhelléniques, qui se sont tenus pendant un millénaire dans les grandes cités d'Athènes, de Delphes et de Corinthe, et surtout, dès 776 avant notre ère, à Olympie, où la flamme olympique est aujourd'hui encore allumée avant chaque cérémonie d'ouverture des JO. Le 13H vous propose une plongée dans la Grèce antique, là où les tout premiers Jeux olympiques sont nés, que vous pouvez retrouver dans la vidéo en tête de cet article.

Des disciplines antiques... Et parfois violentes

Au cours du VIIIᵉ siècle avant J-C, les armées s'offraient une trêve tous les quatre ans et autorisaient leurs soldats à concourir dans des disciplines que l'on essaie toujours de reproduire. Christos Liagkouras, archéologue sur l'ancienne Olympie, en cite quelques-unes au micro de TF1 : le pugilat, l'ancêtre de la boxe, le saut en longueur avec haltères ou encore le pancrace, un sport absolument abominable où tout était permis... sauf de crever les yeux de son adversaire. Un sport violent qui se pratiquait tout de même dès l'âge de 10 ans.

Si ces Jeux olympiques se tenaient à Olympie, c'était aussi en l'honneur du plus grand des dieux, Zeus, qui avait donc été représenté dans une statue gigantesque, de 12 mètres de haut, faite d'ivoire et d'or. Ce Zeus colossal était baptisé "la septième merveille du monde", et c'est devant lui que les athlètes venaient déposer sacrifices et offrandes avec l'espoir de se placer sous sa protection pendant les épreuves. Des spectacles d'hommes qui concouraient nus, et qui étaient d'ailleurs interdits aux femmes. Ces dernières ne pouvaient participer qu'à une seule épreuve : la course de 192 mètres, soit une simple longueur de stade.

Aujourd'hui, les femmes ont un rôle majeur dans la cérémonie de la flamme olympique : celui de prêtresse, qui procède à l'allumage devant les ruines du temple consacré à Héra, déesse grecque du mariage et de la fécondité. Mais contrairement à ce que pensent certains touristes venus visiter les lieux, cette cérémonie n'avait pas lieu en Grèce antique et a été inventée de toutes pièces pour les Jeux olympiques de Berlin en 1936. Et justement, l'histoire de nos Jeux olympiques modernes est faite d'arrangements, de créations et de trouvailles.

Les Jeux reviennent en 1896

C'est après 15 longs siècles d'interruption que les Jeux olympiques ont été totalement recréés au cœur d'Athènes (Grèce), en août 1896, dans un stade reconstruit pile à l'endroit où se trouvait la piste antique. Le 10 août 1896, a eu lieu, sur place, "l'arrivée du marathon pour la première fois de l'histoire du sport", explique Nikolaos Patsantaras, sociologue du sport. Ils étaient 17 athlètes sélectionnés pour représenter cinq nations devant des milliers de personnes. Le vainqueur fut le Grec Spyrídon Loúis. Ce dernier n'avait rien à voir avec le sport et n'était qu'un porteur d'eau ; pourtant, il est devenu, ce jour-là, le tout premier champion olympique du marathon.

On lui a alors décerné une coupe tout en argent, qui est actuellement exposée à la Fondation Stavros Niarchos, à Kallithéa (Grèce). "La forme, ce n'est pas un vase antique, c'est une forme tout à fait française, on dirait une coupe de champagne", décrit Christina Mitsopoulo, archéologue de l'école française d'Athènes. Ce trophée a effectivement été dessiné par un Français, le linguiste Michel Bréal, qui n'a d'ailleurs jamais quitté son bureau parisien. Il a cependant imaginé cette coupe, mais aussi et surtout la course de marathon, l'épreuve reine des Jeux olympiques. Elle est née dans sa tête, de ses lectures savantes sur une légende grecque, la bataille de Marathon.

Pierre de Coubertin, le réinventeur des Jeux

Comme le raconte Lamprini Siskou devant la caméra de TF1, c'est après que des soldats athéniens sont parvenus à repousser des envahisseurs perses en 490 avant J-C qu'un messager "va courir vers Athènes pour annoncer la bonne nouvelle et le mythe raconte que lorsqu'il est arrivé, il a tout juste eu le temps d'annoncer la victoire avant de mourir, exténué". Une course folle en souvenir de laquelle, 1500 ans plus tard, on se met donc à courir. Des milliers d'adeptes partout dans le monde tentent de tenir les fameux 42,195 kilomètres.

Les Jeux olympiques modernes ont été totalement repensés à la fin du XIXᵉ siècle, au moment où l'école française d'Athènes figure parmi les institutions de référence. Car c'est dans cet établissement que se trouve consigné le rôle essentiel d'un groupe animé par l'envie de faire revivre ces Jeux et emmené par le baron français Pierre de Coubertin, qui fondera le Comité international olympique (CIO) en 1894 et concevra plus tard le drapeau olympique. "Il faut tout inventer. Pierre de Coubertin pensait au sport moderne. Il était plutôt intéressé par les disciplines de son époque. Finalement, la réinvention des disciplines antiques a été un choix incontournable", affirme Christina Mitsopoulo.

Leur projet coïncide avec un moment exceptionnel en Grèce : les grandes fouilles archéologiques. Tout ce qui sort de terre va venir nourrir leur réflexion. Un dessin sur un vase ? On créé une discipline. Les ruines d'une statue de Niké, déesse grecque de la victoire ? On la représente au revers des médailles. Une figure que l'on retrouve encore aujourd'hui sur les récompenses qui seront décernées aux athlètes victorieux des JO de Paris 2024.


N.K | Reportage : Florence Leenknegt, Lucas Lassalle

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