Cas de botulisme à Bordeaux : ce que risque le restaurateur

par C.S
Publié le 14 septembre 2023 à 13h41

Source : TF1 Info

Une personne est morte après avoir consommé des sardines en conserves artisanales dans un restaurant à Bordeaux (Gironde).
Au total, une douzaine de cas de botulisme ont été recensés par l'Agence régionale de Santé (ARS) en Nouvelle-Aquitaine.
Que risque le restaurateur ?

"Je suis dévasté". Après l'intoxication à la toxine botulique d'une douzaine de personnes dans un restaurant de Bordeaux, dont l'une est décédée mardi soir, le propriétaire de l'établissement a fait part de son désarroi auprès du journal Sud Ouest

Tous les malades ont consommé dans ce bar du centre-ville des sardines en bocal de fabrication artisanale. "Je reconnais que j’avais un lot de sardines stérilisées et qu’à l’ouverture, j'ai dû en jeter certaines qui avaient une forte odeur. D’autres paraissaient saines et ont été servies aux clients", a-t-il expliqué. 

Interdiction de fabriquer de nouveaux produits

Lundi, une inspection de la Direction départementale de protection des populations (DDPP) a été réalisée et a confirmé un "défaut de fabrication" des conserves servies. "L'établissement était plutôt bien tenu", mais le professionnel "a un mode opératoire très artisanal qui n'était pas maîtrisé", a souligné Thierry Touzet, directeur adjoint de la DDPP. L'établissement n'avait jamais été signalé par le passé, a-t-il précisé. 

Le gérant a désormais l'interdiction de fabriquer de nouveaux produits "jusqu'à nouvel ordre". La préfecture a par ailleurs prescrit un "nettoyage approfondi" du bar-restaurant, resté fermé mercredi. L'ensemble des conserves fabriquées sur place ont été consignées. 

"Jusqu’à trois ans de prison et 45.000 euros d’amende"

À l'heure actuelle, aucune enquête judiciaire n'a été ouverte. Cependant, si un lien direct est établi entre le non-respect des règles de conservation des aliments et "les dommages constatés sur les victimes, le parquet sera en mesure de retenir des atteintes involontaires à la vie", analyse dans Le Parisien, Me Anna Caresche, avocate en droit pénal.

S'il est poursuivi pour "homicide involontaire" ou encore "blessures involontaires", le gérant pourrait écoper d'une peine allant jusqu’à trois ans de prison et 45.000 euros d’amende, ajoute le quotidien. Une condamnation qui pourrait être alourdie à cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende, s'il y a "violation manifestement délibérée". Le restaurateur pourrait aussi être interdit d'exercer son activité. 

Les premiers résultats d'analyse des prélèvements effectués au sein de l'établissement bordelais sont attendus ce vendredi. 


C.S

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