Cycliste tuée à coups de pelle dans l'Eure : mis en examen pour assassinat, un suspect remis en liberté

Publié le 21 décembre 2022 à 13h44

Source : JT 20h Semaine

Un homme de 46 ans, écroué en juin pour le meurtre présumé en mars, dans l'Eure, d'une cycliste, a été remis en liberté il y a quelques jours.
Le corps de la victime, qui n'a pas été identifiée, n'a jamais été retrouvé.
Un appel à témoins avait été lancé en novembre dans le cadre de cette affaire.

Un homme qui avoue un meurtre sordide à son ex-compagne avant de se rétracter, une victime non identifiée et un corps introuvable. En novembre, un appel à témoins était lancé pour tenter de résoudre l'énigme du meurtre d'une cycliste tuée à coups de pelle.

En juin dernier, un homme de 46 ans avait été mis en examen des chefs d’"assassinat, recel de cadavre, destruction de preuves et dénonciations mensongères" et écroué dans cette affaire. "Le suspect placé en détention provisoire a été remis en liberté il y a quelques jours", a indiqué mardi à l'AFP le procureur de la République Rémi Coutin, confirmant une information de Paris-Normandie.

"La juge d'instruction a décidé, au vu du caractère infructueux de l'appel à témoins, d'accéder à la demande formée par l'avocate du détenu" dont "c'était la première demande en ce sens", a expliqué le magistrat, précisant que "le parquet a émis un avis favorable".

Obligation de pointer à la gendarmerie

"L'homme libéré reste mis en examen. Il est placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire national et obligation de pointer très régulièrement dans une brigade de gendarmerie", a souligné M. Coutin, indiquant que "les investigations se poursuivent""On misait beaucoup sur l'appel à témoins dans un dossier très particulier, sans corps de victime et sans disparition signalée", a commenté le magistrat.

"Si des témoignages issus de l'appel à témoins ont été exploités par les gendarmes, malheureusement ça n'a débouché sur aucun élément concret permettant de retrouver le corps de la victime supposée ou d'identifier de manière certaine une personne qui aurait disparu", a-t-il dit. "C'est un dossier qui présente des fragilités", a souligné M. Coutin.

"Deux versions diamétralement opposées"

Mi-mai, une femme s'était présentée à la gendarmerie de Dieppe pour dénoncer un meurtre commis, selon elle, par son ex-compagnon. Elle relatait qu'en mars, ce charpentier d'origine polonaise dont elle venait de se séparer l'avait appelée, "manifestement paniqué et sous l'emprise de l'alcool, pour lui dire qu'il venait de tuer quelqu'un" en voiture. 

L'homme s'était rétracté peu après avant de réitérer ses propos. Selon son ancienne compagne, il lui avait avoué avoir chargé le corps et le vélo dans sa voiture, immatriculée en Pologne, avant de les cacher pour revenir ensuite les enterrer. 

À son retour, la cycliste étant toujours vivante, "il l'avait achevée en lui portant plusieurs coups de pelle", selon le récit rapporté par le procureur lors de l'appel à témoins. Deux personnes au moins, dont l'ex-compagne, ont observé des traces de choc sur le véhicule avant que ce dernier ne soit découvert calciné le 12 avril, et déclaré volé par le charpentier le 10 mai.

Interpellé le 21 juin, le suspect a donné lors de sa garde à vue "deux versions diamétralement opposées", selon le procureur : d'abord celle d'"une blague à son ex-compagne afin qu’elle (...) revienne vivre avec lui", avant d'expliquer avoir "bien percuté une cycliste" mais "celle-ci s’était remise et avait pu repartir".  Il avait également reconnu avoir lui-même incendié son véhicule. 


La rédaction de TF1info

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