Piqûres sauvages : plusieurs cas en Ile-de-France lors de la Fête de la musique, un suspect interpellé

Publié le 23 juin 2023 à 17h54

Source : JT 20h Semaine

Plusieurs personnes indiquent avoir été victimes de piqûres sauvages à Paris et dans le Val-de-Marne à l'occasion de la Fête de la musique.
Au moins deux enquêtes ont été ouvertes.
Un suspect a été interpellé.

Un an après que le mystérieux phénomène dit des "piqures sauvages" semblait avoir disparu, est-il en passe de revenir et de susciter à nouveau la psychose ? 

Sur les réseaux sociaux, dès mercredi 21 juin au soir, jour de la Fête de la musique, et jusqu'à jeudi, plusieurs personnes ont alerté de faits inquiétants. "Hello les fêtards ! Nombreuses piqûres ce soir aux Abbesses, restez en groupe et soyez vigilants... Pas Cool du tout", signalait ainsi une jeune femme du 18e arrondissement, mercredi soir. 

Sur la place de la République, dans le 11e arrondissement, où avait lieu un grand concert en plein air, "une trentaine de personnes se sont plaintes d'avoir été piquées pendant la soirée", a fait savoir une source policière à TF1-LCI. 

Dans le même temps, selon nos informations, un appel général était diffusé sur les ondes de la police parisienne vers 23h50, mentionnant "qu'un homme aurait piqué avec une seringue une trentaine de personnes sur l'esplanade des Invalides". Plusieurs victimes ont donné un signalement précis d'un suspect tandis que des policiers se lançaient à sa recherche.

À Saint-Maur-des-Fossés, ce même soir, deux jeunes filles se sont présentées mercredi soir au poste de secours de la Protection Civile, déclarant avoir été victimes de piqûres et présentant des traces aux bras. Les deux mineures ont été transportées à l'Unité de consultation médico judiciaire (UCMJ) à Créteil en vue de prélèvements urinaires et sanguins.

Le lendemain, jeudi matin, des personnes s'inquiétaient sur Facebook de savoir ce qu'il s'était passé la veille au soir à Saint-Mandé, toujours pour la Fête de la musique. "Des gamines ont été piquées (drogue du violeur), sympa Saint-Mandé", a répondu une internaute. "Mon beau-fils m'a dit qu'il y avait eu des personnes qui avaient été piquées par des seringues et qui avaient fini aux urgences. Est-ce que c'est vrai ?", s'interrogeait par ailleurs une habitante de la ville.   

Une interpellation à Paris

"Une enquête a été ouverte du chef d’administration de substance nuisible. Elle a été confiée au commissariat de Saint-Maur", nous informe ce vendredi le parquet de Créteil, confirmant le cas de deux mineures au moins à Saint-Maur-des-Fossés. 

"Durant la nuit de la Fête de la musique, plusieurs personnes ont fait état de piqûres par un individu au cours de la soirée, notamment à Paris. Un individu, correspondant à la description faite par les victimes, a été interpellé. L'enquête est en cours", apprenait-on en source police jeudi soir. 

Le fait de plusieurs individus

"Les faits étant survenus dans un court délai, à différents endroits qui ne sont pas proches et sur un certain nombre de victimes,
cela tend à montrer qu'il est impossible qu'un seul et même individu soit à l'origine de ces piqûres, si elles ont bien eu lieu,
souligne une source policière ce vendredi. D'autres individus sont donc recherchés dans le cadre des enquêtes ouvertes mais ces gars sont malins, ils agissent vite, et prennent la poudre d'escampette. Les interpellations si elles ne sont pas faites en flagrant délit sont parfois complexes".

Les résultats des analyses sont attendus pour savoir si un produit a ou non été injecté à l'occasion de ces piqûres. Aucune de nos sources n'a pour l'heure fait état de symptômes inquiétants chez les victimes présumées. 

Contacté à plusieurs reprises sur ces affaires de piqûres dans la capitale, le parquet de Paris n'avait pas encore répondu à nos demandes, vendredi en fin d'après-midi. 

Plus de 800 plaintes déposées en 2022

Le 17 juin 2022, l'Office de lutte contre les trafics de stupéfiants (Ofast) annonçait que 850  plaintes avaient été déposées en France pour des faits de piqûres dans des bars, des discothèques, des concerts et des festivals et 1098 victimes recensées au 16 juin. Il indiquait par ailleurs qu'aucune des analyses effectuées n'a mis au jour la présence de GHB. 

Dans une note de synthèse de la DGPN datée du 7 juin 2022, les rédacteurs évoquaient "un mode opératoire" ne faisant pas de distinction entre les hommes et les femmes. Les marques de piqûre se situent sur "les bras", "les fesses", "le dos", sans que les victimes voient leur agresseur. La note cite "des effets immédiats" mais aussi des "effets retardés" des piqûres avec parfois des "marques de bleus". Les symptômes sont variés et vont "des maux de tête" aux "bouffées de chaleur" en passant par des "vertiges" voire une "perte de connaissance".

"Lorsque les actes sont signalés, des prélèvements sont réalisés en priorité" avant même le dépôt de plainte. Jusqu'à présent, les analyses n'ont relevé "aucune trace de GHB", et les victimes n'ont pas fait état d'acte "d'agression sexuelle ou de vol consécutifs à la piqûre", assurait l'an passé la Direction de la police nationale (DGPN).

La note ajoutait que les analyses toxicologues avaient révélé parfois "une alcoolémie" et/ou des "traces de cannabis" dont la victime avait reconnu la consommation.


Aurélie SARROT

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