Piqûres sauvages : près de 500 cas recensés au total, plusieurs personnes interpellées

Maurine Bajac, Aurélie Sarrot et Sarah-Lou Cohen
Publié le 6 juin 2022 à 13h31, mis à jour le 6 juin 2022 à 17h48

Source : JT 20h Semaine

De nouvelles plaintes ont été déposées ce week-end par des personnes affirmant avoir été piquées au cours de soirées ou festivals.
Les événements ont été recensés à Nîmes (Gard), Toulon (Var), Belfort (Haut-Rhin) et Vic-Fezensac (Gers).
Plusieurs personnes ont été interpellées.

La série noire se poursuit et, depuis l'automne, les cas recensés devraient désormais avoisiner les 500. Ce week-end, pas moins de trente plaintes ont été déposées dans le dossier dit des "piqûres sauvages". Les faits ont été recensés à Nîmes (Gard), Toulon (Var), Belfort (Haut-Rhin) et Vic-Fezensac (Gers).

Feria de Nîmes : des dizaines de cas, deux interpellations

La ville de Nîmes a été la plus touchée et c'est la Feria qui a été ciblée. Dès le premier jour de l'événement, une personne a indiqué avoir été piqué et les événements ont continué jusqu'à dimanche. "La Feria se poursuit jusqu'à ce soir 1 heure. Entre mercredi et dimanche, 51 personnes se sont manifestées auprès de La Croix Rouge présente sur le site et ont indiqué avoir été piquées. Le plus grand nombre a été enregistré entre vendredi et dimanche avec 31 victimes", indique ce lundi à TF1info Richard Schieven, adjoint chargé de la sécurité à la mairie de Nîmes. Ce dernier nous précise que moins de dix personnes ont porté plainte et rappelle que les autorités les invitent à faire la démarche au plus vite. 

L'adjoint ajoute qu'une plainte a été déposée mercredi. "Deux suspects ont été interpellées jeudi après-midi suite à cette plainte. L'un des deux a été incarcéré à l'issue de sa garde à vue, car il faisait l'objet d'une fiche de recherche pour d'autres délits. L'autre a été remise en liberté. Le procureur de la République a le dossier entre les mains, il verra si des suites peuvent être données et si l'un, l'autre, les deux ou aucun des deux seront poursuivis. Selon mes informations, ces deux personnes se rejetaient la faute et aucun des deux n'a reconnu les faits."

Toulon : un homme de 20 ans écroué

À Toulon, les faits ont eu lieu vendredi dernier à l'occasion de l'enregistrement de l'émission de TF1 "La chanson de l'année" sur les plages du Mourillon. Une vingtaine de spectateurs qui assistaient samedi soir affirment avoir ainsi été piqués. 

Selon nos informations, les piqures ont eu lieu tout au long de la soirée, les victimes ont prévenu les agents de sécurité, permettant ainsi d’identifier les auteurs à rechercher dans la foule. Huit personnes ont été interceptées en possession d’aiguilles. Parmi elles, sept avaient uniquement des petites aiguilles de 2 cm dans un capuchon, une personne avait une seringue vide. 

Quatre autres personnes répondant aux différents descriptifs ont été contrôlées et orientées vers les sorties, mais n'ont pas pu être présentées à la police, car elles n'étaient pas en possession d'aiguilles. Ces dernières se seraient probablement séparées des objets au cours de la soirée. Les aiguilles de 2 centimètres environ et similaires à celles utilisées pour les prélèvements sanguins sont indétectables lors des fouilles.

L'une des victimes, une agent de sûreté qui travaillait sur le site, a été hospitalisée.  "Elle a été victime d'un malaise, mais nous n'avons pas pu encore déterminer si ce malaise était lié à une substance nuisible introduite dans la seringue où à la situation de stress qu'elle venait de connaître", a indiqué le procureur de Toulon Samuel Finielz.

Un homme âgé de 20 ans, résidant à Toulon et déjà connu pour des faits de violence, a été interpellé, placé en garde à vue et mis en examen dimanche soir par un juge d'instruction dans le cadre d'une information judiciaire ouverte notamment pour "violences aggravées par arme (la seringue) et par la préméditation". Il a été placé en détention provisoire, a indiqué le procureur de Toulon Samuel Finielz. 

Les enquêteurs n’ont pas retrouvé de seringue ni d’aiguilles à ce stade. "Les poursuites à l'encontre du mis en cause reposent sur le témoignage de trois personnes. Deux d’entre elles affirment avoir été agressées par cet individu qui, selon leur récit, les aurait frappées, mais pas piquées. Une troisième personne, une agent de sécurité, dit avoir ressenti une piqûre au moment des palpations à l’entrée du concert. Elle dit que l’homme mis en examen était près d’elle à ce moment-là sans qu’elle puisse affirmer qu’il est l’auteur des faits. Elle présente une trace de piqure au poignet", détaille une source proche du dossier à TF1info.

Le magistrat avait précisé dimanche qu'"en l'état de la procédure, l'homme conteste entièrement les faits mais, au vu des dépositions des victimes, le parquet a estimé qu'il existait des charges suffisantes pour ouvrir une information judiciaire et le présenter à un juge".

Belfort : six plaintes lors d'un festival universitaire

A Berfort dans le Haut-Rhin, deux jeunes hommes et quatre jeunes filles, âgées de 17 à 18 ans, qui se trouvaient samedi soir au Festival international de musique universitaire ont déposé plainte.

Les adolescents ont dit "avoir ressenti une douleur soit au niveau du bras, soit de la main ressemblant à une piqûre", a précisé la procureure de la République de Belfort, Jessica Vonderscher, dimanche dans un communiqué.  Seules "trois personnes sont passées par les urgences" dans la nuit de samedi à dimanche pour des tests, afin de déterminer si un produit leur a été injecté et, si c'est le cas, quel type de substance, a poursuivi la magistrate, qui n'avait pas les résultats des analyses.

Les trois autres ont été orientées vers l'hôpital pour des tests, mais ne s'y sont pas rendues pour l'instant. "L'intérêt, c'est qu'elles y aillent", a insisté la procureure. L'enquête pour "administration de substance nuisible" a été confiée à la police de Belfort, selon la procureure.

Vic-Fezensac : quatre plaintes

Enfin, quatre autres personnes ont déposé plainte, disant avoir été piquées samedi, pendant le festival Pentecôtavic à Vic-Fezensac, dans le Gers, et un suspect a été placé en garde à vue, selon le parquet d'Auch.

Sept personnes au total, quatre hommes et trois femmes, ont affirmé avoir été victimes de ces "piqûres", mais toutes n'ont pas déposé plainte, a indiqué à l'AFP le procureur de la République d'Auch Jacques-Edouard Andrault. 

"Certains n'ont rien éprouvé, d'autres ont été victimes de malaises. Mais on constate à chaque fois la présence de piqûres", a-t-il précisé.

"Une jeune femme a pu donner un signalement physique et vestimentaire d'un homme qui se trouvait près d'elle quand elle a ressenti une sensation de piqûre, l'individu a été interpellé et placé en garde à vue", a ajouté le procureur.

"Entendu, l’homme a contesté toute piqûre. Il n’était pas porteur d’un objet piquant lors de son contrôle. Plusieurs

vérifications ont été conduites pendant la garde à vue, qui a été prolongée. Les nombreuses investigations

menées durant la garde à vue n’ont pas permis de confirmer l’implication du suspect. Sa garde à vue a donc été

levée" fait savoir Jacques-Edouard Andrault ce lundi soir. Les investigations se poursuivent, avec l’analyse sanguine de la victime notamment.

Durant la feria Pentecôtavic de Vic-Fezensac qui s’est déroulée du 3 au 6 juin 2022, 11 cas de piqûres ont été

recensés. Sur ces 11 cas, 4 plaintes ont été déposées, dont une déposée par la victime de la piqûre ayant conduit

à la garde à vue. D’autres plaintes devraient être déposées. Des prélèvements sanguins aux fins d’analyse ont

été pratiqués sur les victimes qui ont accepté de s’y prêter. 


Maurine Bajac, Aurélie Sarrot et Sarah-Lou Cohen

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