Une femme condamnée à un an de prison avec sursis pour des injections illégales d'acide hyaluronique

par L.H avec AFP
Publié le 29 avril 2024 à 22h00

Source : JT 20h Semaine

Ce lundi 29 avril, une femme a écopé d’un an de prison avec sursis et de 3000 euros d’amende.
Elle a été reconnue coupable d’avoir administré illégalement des injections d'acide hyaluronique.
La femme de 30 ans était poursuivie par le parquet de Versailles pour "exercice illégal de la profession de médecin" et "exécution d'un travail dissimulé".

"Elle a fermé les yeux sur tout et a fait abstraction de toutes les règles." Voici ce qu’a déclaré le parquet de Versailles, lundi 29 avril, au moment du jugement rendu contre une femme de 30 ans, accusée d’avoir pratiqué de façon illégale des injections d'acide hyaluronique sur plusieurs dizaines de personnes, dans les Yvelines, entre 2021 et 2023. Reconnue coupable, la jeune femme a été condamnée à un an de prison avec sursis ainsi qu’à 3000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Versailles.

Elle était poursuivie pour "exercice illégal de la profession de médecin" et "exécution d'un travail dissimulé". Entre mai 2021 et octobre 2023, elle a accompli plusieurs actes de médecine esthétique, comme des blanchiments dentaires et des injections à l'acide hyaluronique, à son domicile de La-Celle-Saint-Cloud (Yvelines), et ce sans aucune qualification médicale.

Sa clientèle, "moins de 100 personnes" selon elle, était recrutée sur le réseau social Snapchat, comme cela a d'ailleurs été le cas dans d’autres affaires de faux médecins esthétiques et de prestations illégales d'injections de botox. Les tarifs de la condamnée pouvaient varier de 50 euros pour un blanchiment dentaire, à 280 euros pour une injection.

"Seuls les médecins peuvent réaliser" ces injections

Lors de l'enquête, des attestations de délivrance de formations payantes que la prévenue dispensait avaient également été retrouvées à son domicile. Interrogée par le tribunal, celle qui est aide puéricultrice de profession a confirmé avoir elle-même reçu une formation de ce type, délivrée par une "fille russe", pour un montant de 1500 euros. Durant l'audience, la jeune femme a soutenu n'avoir pas eu connaissance de l'illégalité de ces formations, ni des actes qu'elle pratiquait "avec des gants" et un "masque", dans une pièce isolée de son appartement, s'est-elle justifiée.

Le parquet avait toutefois requis la même peine de prison que celle délivrée par le tribunal, car il a notamment considéré qu’il ne fallait pas "plus de cinq secondes sur internet" pour trouver les réglementations en lien avec les injections d'acide hyaluronique. 

Le tribunal a également rappelé qu’il s’agit de manipulations esthétiques que "seuls les médecins peuvent (...) réaliser". Avant d’alerter sur les risques encourus par les clients si ces actes sont pratiqués par des non-médecins, pouvant aller jusqu'à la cécité, l'accident vasculaire cérébral ou l'amputation des tissus nécrosés. "Les dégâts sont considérables", confirmait le Dr Catherine Bergeret-Galley dans un reportage de TF1 diffusé en juillet 2023, sur les victimes d’injections illégales de botox. À l’époque, la professionnelle disait voir des visages mutilés presque chaque semaine dans son cabinet.


L.H avec AFP

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