VIDÉO - Fusillades à Marseille : le Yoda et le Maga, ces gangs qui mettent la ville à feu et à sang

par L.T. | Reportage TF1 : Léa Merlier, Charlotte Gerbelot, Philippe Fontalba
Publié le 21 mai 2023 à 21h52, mis à jour le 22 mai 2023 à 12h00

Source : JT 20h WE

Dans la nuit de samedi à dimanche, trois jeunes ont été tués par des tirs de Kalachnikov à Marseille.
Cela porte à 21 le nombre de morts dans de telles fusillades depuis le début de l’année.
Un record qui témoigne d’un regain de violence entre les gangs qui se partagent le trafic de drogue dans la cité phocéenne, comme le montre ce reportage du 20H de TF1.

L’assaut a duré six secondes. Des rafales d’arme automatique. "Au début, je pensais que c’était un cambriolage, donc on a toujours le cœur qui s’emballe un peu, voir ce qui se passe, mais après quand on a entendu la police, le Samu, les pompiers… J’ai vu plein de monde arriver, j’ai compris qu’il y avait un problème", témoigne un habitant du quartier. 

Déjà 21 morts depuis janvier

Une voiture était la cible des tirs. À l’intérieur, trois hommes âgés d’une vingtaine d’années sont tués alors qu’ils sortaient d’une boîte de nuit du XIᵉ arrondissement de Marseille. Les tireurs se trouvaient dans un autre véhicule. À quelques mètres des lieux, des jeunes femmes affirment être des proches des victimes. "C’est beaucoup d’émotion, et puis ils sont jeunes. Je me mets à la place des parents, de la famille, des amis, de tout le monde en fait. On est tous choqués", déclarent-elles. 

D’après les premiers éléments, il s’agirait d’un règlement de comptes sur fond de trafic de drogue. Un de plus, alors que les autorités craignent une année particulièrement meurtrière à Marseille. 39 personnes sont décédées à la suite d’une fusillade en 2021, 37 l’année dernière, et déjà 21 depuis janvier seulement. 

"Les têtes de réseaux sont au Maghreb et dans les Émirats"

La plupart des victimes sont très jeunes, souvent des petites mains membres de réseaux. "Elles sont souvent, dans la hiérarchie du trafic de drogue, assez bas. Ce ne sont pas les têtes pensantes du réseau, simplement parce que les têtes de réseaux ne sont plus à Marseille. Elles sont au Maghreb, dans les Émirats. Elles se cachent parce qu’elles savent qu’elles sont visées", explique Xavier Monnier, journaliste Magneto presse. 

À l’origine de ces assassinats, deux bandes rivales dont les noms s’affichent sur les murs des quartiers nord de Marseille : le Yoda et le Maga. Elles se livrent une guerre sans merci pour le contrôle des points de deal. Chacun pouvant rapporter jusqu'à 80.000 euros par jour. L’enjeu financier est énorme. Depuis le début de l’année, elles n’hésitent plus à frapper dans tous les quartiers de la ville. "On a passé un cap. On est au cœur de la terrorisation du réseau qui est en place, soit pour donner un signe en disant ‘n’allez plus achetez sur ce réseau-là’, soit pour le récupérer, soit tout simplement pour se venger", affirme Rudy Manna, secrétaire départemental Bouches-du-Rhône alliance police nationale. 

Une spirale de la violence alimentée par le trafic d’armes. Pistolets automatiques, fusils d’assaut… Les membres de ces gangs sont lourdement armés. La police a déjà saisi près de 45 kalachnikovs depuis janvier lors d'opérations anti-drogue.


L.T. | Reportage TF1 : Léa Merlier, Charlotte Gerbelot, Philippe Fontalba

Tout
TF1 Info