La nuit a été électrique dans cinq départements du nord-est placés mardi en vigilance rouge orages, une alerte rare qui a heureusement été levée quelques heures plus tard.Dans le centre et dans l'est de la France, ce sont plus largement des régions entières qui ont été balayées par des vents violents et des chutes de grêle.Ces blocs de glace, de la taille de balles de tennis, ont effrayé les habitants et provoqué de nombreux dégâts.
La séquence a été rapide, mais dévastatrice. De nombreuses communes de la façade est de la France comptaient les dégâts ce mercredi matin, après d'impressionnantes chutes de grêles qui ont accompagné les violents orages qui se sont abattus mardi. Au total, près de 40.000 impacts de foudre ont été recensés en 24 heures, du jamais vu depuis le début de l'année. En quelques minutes seulement, les grêlons ont ravagé des toitures, brisé les fenêtres des voitures et écrasé des récoltes entières.
Dans l'Allier, les habitants n'en reviennent toujours pas après que des boules de glace de la taille d'une balle de tennis se sont abattues sur les maisons. "Ça peut vraiment assommer quelqu'un, ça", lâche une habitante dans le reportage du 13H de TF1 en tête d'article, une barquette pleine d'impressionnantes boules de glace à la main. "Je n'ai jamais vu ça... Cette année, le record est battu." En un an, c'est la deuxième fois que la grêle fait d'importants dégâts dans la région.
Dans les rues, quelques pare-brises se sont effondrés sous la puissance de l'impact. Toutes les voitures des clients d'un garagiste ont été touchées. "Les toitures de tous les bâtiments ont pris, alors pour les voitures, c'est pareil. Ce sont les véhicules des clients, mais aussi les nôtres. Il faut que l'on voie avec les assurances, encore une fois", soupire le professionnel.
Course contre-la-montre pour reconstruire les toitures
En Meurthe-et-Moselle également, la grêle a fait des ravages parmi les cultures. "Au sol, on voit des mirabelles par terre", décrit Jean-Marc Bastien, un agriculteur de Vigneulles, en filmant les dégâts sur ses parcelles. "Voilà ce qu'entraînent les impacts de grêlons, qui sont tombés pendant trois minutes", poursuit-il, en montrant dans sa main des fruits abîmés et crevassés. Quant aux plants de maïs, qui "souffraient déjà de la sécheresse et attendaient l'eau", ils sont désormais "hachés" : "les feuilles sont découpées par la grêle, les parcelles sont compromises", explique le cultivateur.
Du côté de la Bourgogne également, dans le département de la Côte-d'Or, de nombreux dégâts sont à déplorer. À Meursanges, un tiers des toitures sont endommagées par la grêle, qui s'est abattue pendant cinq minutes à peine. Suffisant toutefois pour effrayer les 600 habitants du village, et provoquer d'importants ravages. "J'ai cru que le toit allait nous tomber sur la tête", rembobine une résidente dans la vidéo ci-dessous. "Mes enfants ont eu tellement peur, je leur ai mis un casque sur les oreilles avec la musique à fond pour que l'on puisse penser à autre chose."
Dès les premières heures de la matinée, les couvreurs sont à pied d'œuvre et se préparent à une longue journée de réparations. "On va surtout faire en sorte que les toits soient étanches, parce que l'on attend une vague de pluie dès samedi", explique l'un d'entre eux, niché sur une toiture. Les premières interventions ont eu lieu durant la nuit, tandis que des tuiles jonchaient déjà le sol au pied des maisons, qui sont nombreuses à devoir être reconstruites. "Des grêlons de cette taille-là, quand ça tape, c'est impressionnant. On était dans la maison, on se cachait un peu parce que ça tapait vraiment fort, c'était vraiment flippant", lâche un habitant.
Un orage qui dévaste tout en cinq minutes, c'est violent. Vous vous retrouvez avec la pluie sur vos épaules dans votre maison, c'est terrible
Jean-Paul Roy, maire de Meursanges
Le maire (DVD) de la commune a lui-même filmé des grêlons en train de s'abattre sur sa véranda, d'énormes billes de glace frappant le verre dans un bruit d'impact tonitruant, certaines allant même jusqu'à transpercer le verre pour s'engouffrer à l'intérieur. "Un orage qui dévaste tout en cinq minutes, c'est violent", témoigne Jean-Paul Roy, encore sous le choc. "Vous vous retrouvez avec la pluie sur vos épaules dans votre maison, c'est terrible."
La mairie a mis en place un centre d'accueil dans la nuit, où plusieurs sinistrés se sont retrouvés, souvent désorienté par la violence des intempéries. "Je rentrais du travail, je me suis retrouvé dans ma voiture quand la grêle a commencé à tomber très fort, je n'ai même pas pu sortir. Le pare-brise et le toit panoramiques ont pété, la vitre arrière s'est cassée... On n'a pu que constater les dégâts en attendant que ça pasase", explique l'un d'entre eux, en montrant sur son téléphone les images de son véhicule complètement ravagé. Encore sous le choc, les habitants constituent leur dossier d'assurance ce mercredi matin, avec l'aide des pompiers. Le maire entend bien obtenir l'état de catastrophe naturelle pour sa commune.
Dans le sud de l'Alsace, c'est cette fois une tornade qui a traversé le village de Pfetterhouse, dans le Haut-Rhin, d'après les pompiers. Une trentaine de maisons ont été touchées, des tuiles arrachées sur les toits et des débris projetés sur le sol. Près de Mulhouse, un TGV a été immobilisé par une chute d'arbre, prenant au piège 355 passagers. Les orages se sont aussi abattus sur la ville de Lyon, ou encore à Dijon, où un toit de supermarché s'est effondré, sans toutefois faire de blessés. Sur l'ensemble des régions touchées, les dégâts sont heureusement restés uniquement matériels.