Congé parental pour le deuil d'un enfant : ces autres mesures qu'attendent les associations

Publié le 4 février 2020 à 13h50, mis à jour le 4 février 2020 à 13h56
Congé parental pour le deuil d'un enfant : ces autres mesures qu'attendent les associations
Source : BERTRAND GUAY / AFP

DEUIL - Satisfaites de l’extension à 12 jours du congé parental en cas de décès d’un enfant, les associations souhaitent malgré tout que d’autres pistes d’améliorations soient examinées par le gouvernement. Une réunion est prévue ce mardi 4 février en fin de journée entre celles-ci et les ministres concernés.

Après le tollé suscité par le refus des députés de la majorité d’accorder un plus long congé aux parents ayant perdu un enfant, le gouvernement a rectifié le tir et compte présenter rapidement un amendement qui "prévoira ces congés de 12 jours mais plus largement d’accompagner mieux les parents à qui ce drame arrive, avec la création notamment d’un fonds public qui viendrait accompagner les parents en difficulté". 

Des associations accompagnant ces familles endeuillées sont reçues ce mardi 4 février en fin de journée par Muriel Pénicaud et Adrien Taquet au ministère de la Santé. Parmi elles, "Jonathan Pierres Vivantes" et "Le Sourire de Lucie" qui ont deux propositions majeures à mettre sur la table pour un meilleur accompagnement des familles. "J’espère être entendue", souffle Pascaline Meyer, présidente du Sourire de Lucie, du nom de sa fille décédée en 2015 des suites d’un cancer.

12 jours, "un congé indispensable"

Pascaline Meyer se dit d’abord "stupéfaite" de la tournure des événements : "Je ne m’attendais pas à ce que ça prenne de telles proportions, juste pour une loi de 12 jours". Un texte qu’elle juge indispensable compte tenu de la "douleur indicible", ressentie suite à la perte d’un enfant : "Après les funérailles, vous êtes face au vide et il a fallu retravailler le lundi suivant. Alors avec mon mari, on s’est mis en arrêt maladie, le temps de faire les démarches administratives". 

Chantal Duchenne, elle, se charge de l’accueil des familles pour l’antenne de Paris de l’association Jonathan Pierres Vivantes. "Un tel congé est très important : les parents ont besoin de la reconnaissance de leur souffrance dans le milieu professionnel", estime-t-elle, tout en précisant que si ces 12 jours "sont bien le minimum", ils ne doivent pas être rendus obligatoires : "En faisant de l’accueil, je me suis rendue compte que certains parents se retrouvent paralysés par ce qu’il s’est passé mais que d’autres se réfugient dans le travail". 

Accompagnement financier

La question du financement de ces 12 jours de congés payés n’a pas encore été tranchée : doit-il être à la charge des entreprises ou bien des contribuables ? "Il n’y a pas de main tendue financière", regrette Chantal Duchenne, qui se dit pour la prise en charge par la sécurité sociale, "comme tous les autres congés payés". Sur LCI, la ministre du Travail a indiqué être favorable à cette option, sans toutefois fermer la porte à une éventuelle aide des entreprises. 

Pour ces deux associations, la prise en compte de la douleur de ces familles doit passer par un accompagnement financier, lequel n’a pas été proposé par le rapporteur du texte, le député UDI-Agir Guy Bricoutet, et qui n’existe pas aujourd’hui. En effet, la sécurité sociale n’apporte aucune aide en cas de décès d’un enfant mineur. "Une participation aux frais d’obsèques pour les familles les plus modestes", suggère Chantal Duchenne tandis que Pascaline Meyer mentionne l’idée d’un capital décès prenant la forme d’un "forfait pour tout le monde" : "Aujourd’hui, les aides sont dérisoires et varient d’un département à l’autre. Résultat, ce sont nous les associations qui sommes sollicitées pour aider financièrement les familles, et souvent en urgence". Il semblerait que LaREM se soit saisie de l’idée et souhaite avancer avec les associations sur le sujet. 

Suivi psychologique

Parmi les pistes d’améliorations, il y a également celle du suivi psychologique. Si un tel accompagnement existe et est pris en charge par la Caisse des affaires familiales (CAF), comme l’a rappelé Muriel Pénicaud, il est mal connu et donc peu utilisé par les familles dans le besoin. "Je n’ai reçu aucune aide", raconte Pascaline Meyer qui juge nécessaire la mise en place de cellules régionales plus efficaces. 


Caroline QUEVRAIN

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