Après la loi immigration, vers un remaniement début 2024 ?

Publié le 24 décembre 2023 à 12h36

Source : TF1 Info

Désireux d'entamer "un nouveau cap" début 2024, cela passera-t-il par un remaniement pour Emmanuel Macron ?
"Il faut un élan nouveau, un renouvellement", plaide ce dimanche le président du MoDem François Bayrou.
Elisabeth Borne arrivera-t-elle à conserver sa place ?

"Je veux que l'année prochaine, on aborde de nouveaux grands défis et j'aurai à l'ouvrir avec un nouveau cap", a dit Emmanuel Macron mercredi soir sur France 5. Cela passera-t-il par un remaniement ? Pour repartir du bon pied en 2024, faut-il changer de gouvernement ? La crise provoquée par l'adoption d'un projet de loi immigration durci et avec l'aide des voix du Rassemblement national laissera des traces dans la majorité. Les échecs de certains à faire adopter cette loi, les états d'âmes d'autres à l'issue du résultat pourraient pousser le chef de l'Etat à revoir la composition de son équipe gouvernementale. Les demandes et les rumeurs en ce sens sont en tout cas de plus en plus insistance, à la veille des fêtes de Noël.

Ce dimanche dans le JDD, le président du MoDem François Bayrou plaide pour "un élan nouveau" et un "renouvellement". "Avec cette loi sur l’immigration s'achève une période de dix-huit mois qui a été très difficile. Les suites du Covid, la guerre en Ukraine, l'inflation, la loi sur les retraites, l’immigration, les tensions dans le pays, dans le gouvernement parfois, c’était dur et il a fallu résister", résume ce proche d'Emmanuel Macron. "Une nouvelle page s’ouvre. Il faut un élan nouveau, un renouvellement. Mais avec quelles personnalités, quelle architecture gouvernementale semblable ou différente, la même ou plus resserrée, comme je le souhaite ? C’est au président de le décider", ajoute-t-il. 

"Je pense qu'il va falloir un nouveau départ et je pense que tout ça a été éclairé par ce que nous avons vécu ces dernières semaines et depuis un an et demi", disait-il déjà jeudi matin sur Sud Radio, appuyé en coulisses par des cadres du camp présidentiel. 

Quel avenir pour Elisabeth Borne ?

Si le maire de Pau ne s'est pas prononcé clairement sur le sort de la Première ministre Elisabeth Borne, il s'est également bien gardé de lui apporter son soutien ou de louer son travail ces dernières semaines. Outre la cheffe du gouvernement, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sait également que la séquence autour de la loi immigration l'a affaibli. Il a pu constater son échec à constituer une majorité avec Les Républicains, eux qui sont pourtant nécessaires au camp présidentiel à l'Assemblée nationale où il ne dispose pas de la majorité absolue.

Emmanuel Macron pourrait aussi avoir envie de se séparer des ministres de son aile gauche, que toute la semaine les médias ont dit tiraillés par leurs envies de démission. Cela concerne notamment Clément Beaune (Transports), Roland Lescure (Industrie), Patrick Vergriete (Logement) et Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur), cette dernière ayant fait savoir jeudi qu'elle avait présenté la veille une démission qui avait été refusée par le couple exécutif. Si Rima Abdul Malak (Culture) a rapidement démenti avoir eu envie de démissionner, c'est sa prise de position sur Gérard Depardieu qui pourrait lui coûter sa place. Alors que cette dernière avait annoncé qu'une "procédure disciplinaire" serait engagée par la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur à l'encontre de l'acteur, le chef de l'Etat a assuré qu'elle s'était "avancée" et que cette distinction n'était  "pas là pour faire la morale"

Il faudra aussi remplacer Aurélien Rousseau, le seul à avoir démissionné cette semaine, au ministère de la Santé. Aussi, sa remplaçante par intérim, Agnès Firmin Le Bodo, survivra-t-elle à l'enquête la visant pour avoir reçu pour 20.000 euros de cadeaux de la part des laboratoires Urgo lorsqu'elle était pharmacienne ?

A gauche ou à droite toute ?

Mais, comme à chaque remaniement, le casse-tête pour Emmanuel Macron sera de trouver assez de candidats et candidates. Le président de la République "n'a toujours pas beaucoup de monde sous la main" pour bouleverser ses équipes, constate auprès de l'AFP Emilie Zapalski, spécialiste de la communication politique. Et il faudrait en outre "que le remaniement ait un vrai sens politique", avec un tournant à droite ou à gauche, estime-t-elle.


Justine FAURE

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