L'annulation du Conseil des ministres prévu mercredi relance les rumeurs d'un remaniement

par J.F.
Publié le 2 janvier 2024 à 13h08

Source : JT 20h WE

L'Elysée a annulé le Conseil des ministres qui devait se tenir ce mercredi 3 janvier, pour le reporter au 10 janvier.
De quoi relancer les rumeurs de remaniement.

"Pour votre information, le Conseil des ministres du 3 janvier 2024 est annulé. Le prochain aura lieu le 10 janvier à 11 heures. Cordialement." Voilà, selon Le Parisien, comment les membres du gouvernement ont appris, dimanche 31 décembre dans l'après-midi, que leur réunion hebdomadaire de rentrée était annulée et reportée à la semaine d'après. Pour quels motifs ? L'Élysée ne l'a pas précisé, Matignon a invoqué des raisons d'agenda, alors que la Première ministre rentrera à peine de Guyane où elle a passé le réveillon. Ce qui est certain, c'est que ce message a relancé les rumeurs de remaniement, et les inquiétudes des ministres les plus préoccupés par leur sort.

"Soit ça l'emmerde [de réunir le gouvernement dès ce mercredi], soit il joue avec les nerfs de tout le monde", a indiqué un poids lourd de la majorité au Parisien, même s'il ne croit pas à un remaniement avant le 10 janvier, notamment parce qu'une décision de justice concernant le ministre du Travail Olivier Dussopt, jugé pour favoritisme, est attendue le 17 janvier. "Ça pourrait plaider pour un remaniement cette semaine, mais je n’en sais rien", disait un membre du gouvernement à Politico, quand un autre estimait que "ça ne veut pas dire qu’on ait un gros remaniement tout de suite"

En bref, personne ne sait rien des intentions du chef de l'État, ni de son calendrier. "Seul lui sait. S'il n'y avait pas d'ordre du jour nourri, ça se défend aussi de reporter le Conseil des ministres. Ce ne serait pas la première fois. Ce qui est sûr c'est que le président entend insuffler son rythme", a glissé l'un de ses confidents au Parisien.

Une hypothèse qui revient depuis l'adoption chaotique de la loi immigration

L'hypothèse d'un remaniement est évoquée depuis plusieurs jours maintenant, depuis l'adoption chaotique du projet de loi immigration mi-décembre. "Une nouvelle page s’ouvre. Il faut un élan nouveau, un renouvellement. Mais avec quelles personnalités, quelle architecture gouvernementale semblable ou différente, la même ou plus resserrée, comme je le souhaite ? C’est au président de le décider", a notamment plaidé François Bayrou le 24 décembre dernier dans une interview. "Je veux que l'année prochaine, on aborde de nouveaux grands défis et j'aurai à l'ouvrir avec un nouveau cap", a dit avant lui Emmanuel Macron, le 20 décembre sur France 5

Le président de la République pourrait d'abord s'attacher à se séparer de sa Première ministre Elisabeth Borne. "Je vous remercie de votre question mais je pense qu'on aura l'occasion d'y revenir prochainement", a-t-elle répondu sèchement à franceinfo qui l'interrogeait à ce sujet depuis la Guyane. Emmanuel Macron pourrait aussi avoir envie de se séparer des ministres de son aile gauche, tentés par la démission après l'adoption de la loi immigration avec l'aide des voix du RN, à savoir Clément Beaune (Transports), Roland Lescure (Industrie), Patrick Vergriete (Logement), Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur) et Rima Abdul Malak (Culture). 

Il faudra aussi remplacer Aurélien Rousseau, le seul à avoir démissionné, au ministère de la Santé. Sa remplaçante par intérim, Agnès Firmin Le Bodo, pourrait ne pas survivre à l'enquête la visant pour avoir reçu pour 20.000 euros de cadeaux de la part des laboratoires Urgo lorsqu'elle était pharmacienne.


J.F.

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