"Tu casses, tu répares" : les contours des "travaux d'intérêt éducatif" pour les moins de 16 ans

Publié le 30 janvier 2024 à 19h33, mis à jour le 31 janvier 2024 à 11h05

Source : TF1 Info

Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre Gabriel Attal a proposé plusieurs mesures pour assurer un "réarmement civique".
Il souhaite notamment des "travaux d'intérêt éducatif" pour les moins de 16 ans.
Il s'agirait de l'équivalent de "travaux d'intérêt général", des peines interdites pour ces jeunes.

Faisant suite à la conférence de presse d'Emmanuel Macron, son Premier ministre Gabriel Attal a défendu dans son discours de politique générale un "réarmement civique", afin de rétablir "l'autorité à l'école, dans les rues, dans les familles". Le nouveau chef du gouvernement a proposé dans ce cadre plusieurs mesures, dont la mise en place de "travaux d'intérêt éducatif" pour les plus jeunes, pendant des "travaux d'intérêt général" réservés aux plus de 16 ans.

Des "sanctions adaptées"

"Nous devons disposer de sanctions adaptées pour les mineurs de moins de 16 ans", a ainsi justifié le Premier ministre, en réaction notamment aux violences commis par "des jeunes, très jeunes parfois" en juillet dernier, suite à la mort de Nahel, âgé de 17 ans. "Nous créerons des travaux d'intérêt éducatif", équivalent aux travaux d'intérêt général, "et qui seront donnés plus facilement que des peines d'intérêt général", a donc décidé Gabriel Attal. 

"Dès le plus jeune âge, il faut en revenir à un principe clair : tu casses, tu répares. Tu salis, tu nettoies. Tu défis l'autorité, on t'apprend à la respecter", a néanmoins martelé Gabriel Attal, qui veut aussi "responsabiliser les parents". Le chef du gouvernement a ainsi demandé des "travaux d'intérêt général pour les parents de jeunes délinquants qui se sont totalement et volontairement soustraits à leurs obligations et responsabilités parentales" sans toutefois "accabler certaines familles". Il n'a pas dit comment ces parents allaient être distingués.

Afin de palier aux "dérives de ces jeunes", Gabriel Attal a également donné comme solution un placement en internat. "Quand un jeune sera sur la mauvaise pente, plutôt que de les laisser plonger dans la délinquance, nous proposerons aux parents de le placer en internat, en y facilitant l'accès, y compris financier", a souhaité le Premier ministre.

En revanche, Matignon a précisé par la suite que cette mesure consisterait en un "suivi éducatif pendant trois mois assorti d’une obligation de suivre un enseignement, la participation à des activités de sensibilisation aux questions de justice ainsi qu’une participation à une activité civique au profit d’une association ou une collectivité locale durant un nombre d’heures limité sur la période des trois mois du suivi éducatif".

Ce mercredi, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a précisé que, lorsqu'une mère isolée se retrouve dépassée, "les services de police aillent voir la maman et de lui dire : est-ce que vous voulez qu'on sorte votre enfant du quartier, est-ce que vous souhaitez qu'on le re-scolarise ?". "L'État va venir aider la maman en solo pour lui dire : on prend votre gamin en charge, on le remet dans les rails de l'école, on lui donne un peu de valeurs républicaines, on fait intervenir les militaires, les gendarmes, les policiers, des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ)", a détaillé le ministre de la Justice sur Franceinfo. 

Après le discours du Premier ministre, qui a évoqué de nombreux sujets, la gauche a laissé éclater son indignation. À peine l'intervention du Premier ministre entamée, le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, qui n'est plus député, a fustigé sur les réseaux sociaux le discours "le plus réactionnaire depuis un siècle".


Aurélie LOEK

Tout
TF1 Info