Déjà plus de 800 communes ont choisi la fusion.Quels avantages cela représente-t-il pour les habitants ?TF1 est allé voir sur place.
À 60 kilomètres de Dijon (Côte-d'Or), il règne comme une ambiance de mariage. Verdun-sur-le-Doubs, 1000 habitants, et Ciel, 860, habitants, vous invitent à célébrer leur union le 1er janvier 2025. À la mairie, on est en plein préparatif. "Ça nous permettra d'investir intelligemment, de faire de très belles choses. On aura plus de moyens, plus d'aides", détaille à la caméra de TF1, dans le reportage visible en tête de cet article, Daniel Ratte, le maire de Ciel (Saône-et-Loire).
Et cela débute avec un premier grand chantier, rassembler toutes les classes de primaire dans l'une des deux communes. Alors dans la seconde, forcément, les parents grincent des dents. "Ciel, c'est plus petit, niveau école, que Verdun. Pourquoi Ciel ne vient pas ici ?", interroge une mère de famille. "Ça va être compliqué, je ne pourrai pas la mettre [à l'école], ou alors je serai obligée de déménager. Mon conjoint travaille et je n'ai pas le permis." Un homme abonde : "Ça ne va pas être facile."
Les "défusions" sont possibles mais extrêmement rares
Pour faire des économies et incitées par les aides de l'État, de plus en plus de communes projettent de fusionner. Certaines l'ont déjà fait. Souvenez-vous, c'était en 2015 : trois maires du Haut-Rhin affichaient fièrement leur union devant nos caméras. Huit ans plus tard, le maire de la plus grande des trois communes ne regrette pas la fusion qui lui a coûté son mandat. "Si c'était à refaire, on le referait tout de suite. Il faut partager : la commune la plus riche partage sa richesse, en contrepartie de quoi on a des possibilités de bâtir", clame Henri Stoll, ancien maire (EELV) de Kaysersberg.
Plus grande, la commune nouvelle permet désormais à ses petits villages d'avoir une police municipale. Des investissements, comme la rénovation d'une école, ont aussi pu voir le jour sans passer par l'emprunt, mais les projets sont loin d'êtres tous terminés. Ainsi, huit ans après la fusion, la question des doublons se pose encore, par exemple.
L'an prochain, une nouvelle aide devrait être accordée aux communes qui fusionnent. Comme tous les couples, si le mariage échoue, rien ne les empêche de divorcer. Mais les "défusions", comme on les appelle, sont extrêmement rares.