Grippe : ce qu'il faut savoir avant de vous faire vacciner

M.D. | Reportage TF1 Joséphine de Francqueville et Olivier Cresta
Publié le 18 octobre 2022 à 14h34, mis à jour le 22 novembre 2022 à 10h40

Source : JT 13h Semaine

La vaccination contre la grippe saisonnière est en "retard important" par rapport à l'an dernier, alertent les pharmaciens.
Si vous n'avez pas encore reçu l'injection et souhaitez vous protéger contre la maladie, on vous explique les spécificités de cette campagne 2022-2023.

Dans un contexte sanitaire déjà marqué par une vague de Covid-19, la France a lancé le 18 octobre dernier sa campagne de vaccination contre la grippe. Dans un premier temps, seules les personnes prioritaires ont pu se faire vacciner gratuitement chez un médecin, un infirmier, une sage-femme ou en pharmacie, sur présentation du bon de prise en charge reçu par voie postale. Cela concerne essentiellement les plus de 65 ans, les femmes enceintes, les obèses sévères (IMC supérieur à 40) et les patients atteints de certaines maladies chroniques comme le diabète, ainsi que les personnes en contact avec des personnes fragiles. . 

Et depuis le 15 novembre, tous les Français peuvent en bénéficier, mais à leurs frais s'ils ne font pas partie de la cible. Le prix du vaccin oscille entre 6 et 10 euros en pharmacie. "Il y a tout intérêt à se faire vacciner rapidement pour les gens à risque", préconisait début d’octobre l’immunologiste Jean-Daniel Lelièvre, de l’agence publique de lutte contre les maladies infectieuses (ANRS). Interrogé fin septembre par TF1info, l'infectiologue Benjamin Rossi insistait également sur la nécessité pour les plus fragiles de ne pas se vacciner uniquement contre le Covid.

Alors qu'une nouvelle campagne de rappel est à l'œuvre contre le Covid, sur son site internet, l'Assurance maladie rappelle d'ailleurs qu'"il n'y a pas de délai à observer entre la vaccination contre la grippe et la vaccination contre le Covid-19 (dose de rappel ou non)" et qu'il est donc possible de recevoir les deux doses "en même temps". La Haute autorité de santé (HAS) recommande d'ailleurs deux injections simultanées, une dans chaque bras. Jusqu'à la mi-novembre, cela concerne les personnes de plus de 65 ans, éligibles à la fois au vaccin contre la grippe et à la dose de rappel contre le Covid.

Les pharmaciens s'inquiètent

La campagne de vaccination contre la grippe sera active jusqu'au 31 janvier 2023. La dernière épidémie avait été exceptionnellement tardive : elle avait culminé au début du printemps et non, comme d'habitude, au tournant de la nouvelle année. Actuellement, elle se résume à quelques cas sporadiques en France, hormis en Bretagne classée en phase pré-épidémique dans le dernier bulletin épidémiologique de Santé Publique France, et il est impossible de savoir quelle ampleur prendra l'épidémie. Mais de nombreux experts en immunologie anticipent déjà une année difficile. 

En effet, les données en provenance des pays de l'hémisphère sud - où l'épidémie de grippe débute avant ceux de l'hémisphère nord - font état de symptômes assez sévères. Autre inquiétude, les Français, qui s'étaient peu fait vacciner contre la grippe l’an dernier (à peine plus de la moitié (52%) des personnes éligibles avaient reçu l'injection), le font encore moins pour l'instant cette année : les deux principaux syndicats de pharmaciens ont alerté lundi sur un "retard important" par rapport à l'an dernier. Au 18 novembre en effet, 32 jours après le lancement de la campagne de vaccination, un peu plus de 7 millions de doses avaient été distribuées, contre 8,6 millions l'an dernier au même temps de passage. De quoi engendrer selon ces professionnels une "chute de la couverture vaccinale".

Notre mémoire immunitaire a un peu oublié à ce à quoi nous sommes confrontés en temps normal. Avec le retrait du masque qui se généralise, on se trouve à nouveau exposé
Dr Marie Msika-Razon, médecin généraliste à Paris

De plus, avec les confinements et les gestes barrières, nos défenses immunitaires ont aussi diminué. "Le port du masque de façon prolongée a réduit nos contacts avec les virus et les bactéries qui circulent habituellement. De ce fait, notre mémoire immunitaire a un peu oublié à ce à quoi nous sommes confrontés en temps normal. Avec le retrait du masque qui se généralise, on se trouve à nouveau exposé", explique le Dr Marie Msika-Razon, médecin à Paris, dans la vidéo en tête de cet article

Au regard du contexte sanitaire actuel, marqué par la recrudescence des cas de Covid, le ministre de la Santé, François Braun, a appelé les Français au respect des gestes barrières. "Il ne faut pas banaliser" le Covid et il "faut protéger également de la grippe. Ça tombe bien, les gestes barrières, ils protègent de l'un comme de l'autre", déclarait-il le mois dernier auprès de l'AFP.  

Une étude de Santé Publique France, publié le 6 novembre dernier, mettait en avant "la baisse de l’adhésion aux mesures barrières, notamment du port du masque" et pointait que "moins de la moitié des personnes à risque de formes graves de grippe (49%) déclarent avoir l’intention de se faire vacciner contre la grippe et contre la Covid-19". Pour rappel, le virus de la grippe touche entre 2 et 6 millions de personnes dans notre pays, et cause entraîne entre 10.000 et 15.000 décès chaque année.


M.D. | Reportage TF1 Joséphine de Francqueville et Olivier Cresta

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