La nouvelle arme du Samu : cette ambulance unique en France va sauver des vies

par La rédaction de TF1info | Reportage Caroline Bayle, Gilles Parrot, Stefan Iorgulescu
Publié le 29 avril 2024 à 12h01

Source : JT 20h WE

Le Samu de Paris expérimente en ce moment une ambulance destinée à gagner un temps précieux en cas d'AVC ou d'infarctus.
À son bord, un mini-hôpital qui permet de poser un diagnostic, et donc une prise en charge plus rapide.
Le 20H de TF1 donne un coup de projecteur à cette innovation française qui sauve des vies.

Comme plusieurs dizaines de fois par jour, l’appel reçu au Samu de Paris ce jour-là concerne une suspicion d’AVC. Le patient doit passer un scanner au plus vite. En temps normal, pour le véhicule du Samu, c’est la course pour se rendre ensuite jusqu’à l'hôpital. Mais aujourd'hui, c’est le scanner, embarqué dans l’ambulance, qui vient au domicile du patient. 

Cette ambulance dans laquelle monte notre équipe dans le reportage ci-dessus est unique en France, elle est en phase de test depuis octobre dernier. Le patient auprès de qui elle se rend a déclenché une paralysie soudaine il y a moins d’une heure. "On va voir s'il a bouché son artère ou s’il fait un hématome", indique le docteur Melika Hadziahmetovic, neurologue et urgentiste au GHU Paris. Cette information est déterminante pour délivrer le bon traitement.

"Un gain de temps considérable"

En quelques minutes, le diagnostic tombe dans la cabine transformée en salle de radiologie. Il n’y a pas d’hémorragie, c’est donc un caillot. Un premier traitement est injecté directement sur place. Mais il faut vite rejoindre l'hôpital Sainte-Anne, en traversant tout Paris. L’équipe prévient le bloc de son arrivée dans dix minutes. 

"Chaque minute, il y a 2 millions de neurones qui meurent, donc il faut aller vite", souligne face à notre caméra le neurologue  Guillaume Turck, qui porte ce projet de scanner embarqué depuis des années. "C'est un patient qui a pu finalement avoir une artère débouchée en 2 heures, ce qui est extrêmement court puisque d'habitude, on est vers les  4h50 en moyenne, poursuit-il, faisant valoir "un gain de temps considérable".  Et l'assurance d'avoir moins de séquelles. 

Cela paraît évident, mais les soignants doivent démontrer avec une étude l'intérêt de cette ambulance scanner, d'autant qu'elle a coûté 1 million d'euros. "Si on compare ce coût versus le coût du handicap des patients, souligne le professeur Benoît Vivien, responsable adjoint du Samu de Paris et co-coordinateur de l'étude Asphalt, un accident vasculaire cérébral va avoir des séquelles sur le long terme, sur le très long terme, pendant des années et des dizaines d'années. Le coût, c'est plusieurs milliards d'euros." 

Autre avancée technologique : pour mieux prévenir les accidents cardiaques cette fois, première cause de mortalité. Aujourd'hui, l'examen de référence, c'est un scanner du cœur. Le docteur Jean-François Paul a conçu une intelligence artificielle capable de repérer en moins d'une minute des signes d'infarctus en un clic.  "Les points rouges sont des zones de rétrécissement au niveau des artères coronaires", montre le radiologue dans notre reportage. Pas toujours évident à identifier, même pour un médecin. "C'est intéressant, notamment dans les cas d'urgence où vous n'avez pas toujours quelqu'un de spécialiste pour les artères coronaires, note-t-il. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, on sait qu'un logiciel n'est jamais fatigué". Le logiciel est déjà utilisé dans une dizaine de services en France et s'est même exporté en Suisse et en Allemagne.


La rédaction de TF1info | Reportage Caroline Bayle, Gilles Parrot, Stefan Iorgulescu

Tout
TF1 Info