VIDÉO - Face aux pénuries de médicaments, ces Français s'approvisionnent en Suisse

par La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : F. Chevallay, E. Nappi
Publié le 14 février 2024 à 10h46

Source : JT 20h Semaine

En 2023, près de 5000 pénuries ou ruptures de stock de médicaments ont été enregistrés en France.
Dans le Jura, non loin de la Suisse, des malades n'hésitent plus à franchir la frontière pour se procurer leurs médicaments, même si cela coûte plus cher.
Le 20H de TF1 s'est penché sur le phénomène et ses causes.

Cela fait quatre ans que Claude Grossiord, habitant de Septmoncel (Jura), prend de la flécaïnide, un médicament qui soigne ses troubles du rythme cardiaque. "Il est nécessaire de le prendre tous les jours : c'est un demi cachet le matin, un demi le soir", précise-t-il au 20H de TF1, dans le reportage visible en tête de cet article.

Mais Claude a de plus en plus mal de trouver son médicament en France. Par chance, il vit à côté de la frontière avec la Suisse, où il trouve son traitement dans une pharmacie... à 25 kilomètres de chez lui. Mais attention, chez nos voisins helvètes, ce n'est pas le même prix. "En France, c'est plus de 7 euros pour 30 pilules, pour un mois. Et [en Suisse] pour vingt jours, c'est 25,15 francs suisses", nous explique-t-il. Une somme qui représente un peu plus de 26 euros, mais n'est évidemment pas remboursée par la sécurité sociale. "Ça me rassure, je vais continuer d'être en bonne santé, j'ai 70 ans dans quelques jours, donc il faut quand même faire attention de ce côté-là", justifie Claude.

La flécaïnide n'est malheureusement pas le seul médicament qui pose problème. Sur le terrain, les pharmaciens évoquent également des ruptures de stock de certains antibiotiques, notamment pour les enfants. C'est le cas du Clarithromycin-Mepha, un sirop pour soigner les bronchites. Vincent, un père de famille, a appelé sept pharmacies pour tenter de le trouver, et l'a finalement obtenu dans une officine suisse.

"Pour un enfant de 3 ans qui est malade, on n'hésite pas pour 22 francs suisses. Mais ça fait se poser des questions : pourquoi des antibiotiques classiques vont être en rupture, alors qu'en Suisse, j'arrive à les trouver ?", interroge-t-il.

Dans le Jura, côté français, la question est taboue, à tel point qu'aucun pharmacien n'a accepté de répondre à TF1. Pour leurs syndicats, l'une des explications vient du fait que la France aurait trop tiré vers le bas le prix de certains médicaments. "Aujourd'hui, ces prix ont été tellement baissés que l'on en vient, pour certains, à être en dessous du prix de fabrication", explique Cyril Colomani, pharmacien et président de USPO des Alpes-Maritimes (Union de syndicats de pharmaciens d'officine). Et de poursuivre : "Les fabricants préfèrent donc vendre à d'autres pays."

De leur côté, les industriels pointent du doigt des problèmes de distribution et admettent que périodiquement, certaines zones en France sont moins bien dotées que d'autres.


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : F. Chevallay, E. Nappi

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