Dans les Alpes-de-Haute-Provence, la petite commune de Château-Arnoux-Saint-Auban pourrait être idyllique.Ses habitants vivent pourtant un enfer : chaque été, la commune est envahie par des millions de moustiques.La faute au bassin de rétention d'un barrage hydraulique, qui s'est transformé en marécage.
Toute la journée, et encore plus le soir, les habitants de la petite ville de Château-Arnoux-Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence), semblent se donner de petites claques à intervalles plus ou moins réguliers. C'est le geste habituel pour se débarrasser des moustiques, qui sont littéralement partout. Jean explique qu'il n'a pas dîné en été dans le jardin de sa maison depuis des années. Avec le retour annuel des moustiques, il range son mobilier de jardin, devenu inutile. "C'est fini, au moins jusqu'à l'hiver", soupire-t-il dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus.
Les enfants reviennent tous les jours avec des boutons partout
Une mère de famille
Ceux qui osent encore se mettre en terrasse pour des apéritifs de fin d'après-midi doivent d'abord s'enduire de crèmes de protection. "Si on ne met pas les produits, on se fait piquer non-stop", sourit un jeune habitant. Les moustiques occupent toutes les discussions dans le village, comme l'a constaté notre équipe. Devant l'école maternelle, des mères de famille confirment que "les enfants reviennent tous les jours avec des boutons partout". On compare ses piqûres et l'on s'exaspère, mais le fléau semble inexpugnable.
Un lac artificiel transformé en marécage
La prolifération d'insectes provient d'une vaste retenue d'eau qui longe Château-Arnoux-Saint-Auban, derrière un barrage hydraulique. Au fil des années, le lac artificiel s'est transformé en marécage, et le maire de la commune demande à EDF de mieux l'entretenir. "Vous voyez le résultat de l'inaction", dénonce René Villard (PCF) face à l'étendue d'eau, "qui fait qu'aujourd'hui, vous avez un espace avec des roselières et de la vase, qui est devenu un nid à moustiques".
En attendant une solution à la source du problème, il faut bien se défendre contre l'invasion immédiate des millions de moustiques. Jimmy, un autre habitant, a investi dans une borne électrique qui semble efficace, mais assez chère : "c'est 1500 euros, plus 400 euros par été en consommables, c'est le prix à payer pour passer un été tranquille", explique-t-il. Autre méthode, les nichoirs à chauves-souris, dont l'installation est recommandée par la mairie. Ces petits mammifères volants et nocturnes ont mauvaise presse, mais ce sont d'insatiables mangeurs de moustiques : chaque individu peut en consommer jusqu'à 3.000 par nuit.