40% de cigarettes ne sont pas achetées chez un buraliste : comment l’expliquer ?

par V. F | Reportage TF1 : Roxane Sygula, Jean-François Drouillet et Florence Couturon
Publié le 9 avril 2024 à 8h00, mis à jour le 9 avril 2024 à 9h35

Source : JT 20h Semaine

53 milliards de cigarettes sont fumés chaque année en France.
Un chiffre vertigineux, surtout si l'on considère que 40% de ces cigarettes ne sont pas achetées chez un buraliste.
Mais comment l'expliquer ?

Pour acheter leurs cigarettes, le moins cher possible, les fumeurs ont bien souvent leurs petites habitudes. "Je vais souvent à Ibiza voir ma tante et j'achète à l'aéroport mes cigarettes. En Espagne, ça coûte 5,60 euros le paquet. Alors qu'ici, c'est à 12 euros", confie l'un d'eux dans le reportage de TF1 ci-dessus. "Quand un ami part à l'étranger en Algérie ou autre, il ramène une cartouche et on se le partage", renchérit un autre. Résultat, selon une étude, quatre cigarettes sur dix fumées dans notre pays sont, soit achetées à l’étranger de manière légale, soit issues de la contrebande, voire de la contrefaçon. 

Depuis les augmentations successives du prix des cigarettes, on a remarqué qu'on a un marché parallèle illégal qui s'est développé, qui a grossi
Ouahmed Hami, buraliste à Paris

Chez Ouahmed Hami, buraliste à Paris, la baisse de fréquentation est vertigineuse. Il vend deux fois moins de cigarettes qu’il y a quinze ans. "Depuis les augmentations successives du prix des cigarettes, on a remarqué qu'on a un marché parallèle illégal qui s'est développé, qui a grossi. Une très grande partie des ventes de cigarettes se fait à la sauvette et illégalement dans la rue ou sur les réseaux sociaux ou par internet", explique-t-il. 

Et il suffit d’aller à seulement quelques dizaines de mètres de son bureau de tabac, dans le 18ᵉ arrondissement, pour le constater. Dans ce quartier parisien, le trafic illégal de cigarettes est visible. On y trouve des dizaines de vendeurs à la sauvette, dont certains ne se cachent même pas. Le paquet est vendu 5 euros, c'est 7 euros moins cher qu'en bureau de tabac. 

Pour lutter contre ce fléau, les douanes multiplient les interventions sur le terrain comme en mars dernier où 10 millions de cigarettes de contrebande ont été saisies. Depuis peu, la traque se poursuit sur Internet. "L'objectif pour nous, c'est de démultiplier notre réseau cyber pour travailler, par enquêtes sous pseudonyme, sur les personnes qui s'adonnent à la revente de marchandise, sur les réseaux sociaux en particulier", avance Cyrille Cohen, sous-directeur du réseau des douanes. Ces marchés parallèles représentent un manque à gagner considérable pour l’État : 5 milliards d’euros envolés chaque année.


V. F | Reportage TF1 : Roxane Sygula, Jean-François Drouillet et Florence Couturon

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