"Ça rebooste" : mobilisation pour l'éleveur de l'Oise condamné à cause du bruit et de l'odeur de ses vaches

par T.A. | Reportage TF1 Mathilde GUENEGUAN, Pascal MARCELLIN et Frédéric JOFFRE
Publié le 22 décembre 2023 à 12h16

Source : JT 20h Semaine

Un agriculteur de l'Oise a été condamné à verser plus de 100.000 euros de dommages et intérêts à six de ses voisins.
En cause ? Le bruit et l'odeur de son élevage de vaches, estimés trop importants par la justice.
TF1 s'est rendu à un rassemblement organisé ce jeudi à Beauvais en soutien à cet agriculteur.

C'est un conflit de voisinage devenu le symbole de l'opposition entre agriculteurs et nouveaux habitants de la campagne. Début décembre, la justice a confirmé la condamnation de Vincent Verschuere, un éleveur de l'Oise désormais obligé de  verser plus de 100.000 euros de dommages et intérêts à six de ses voisins. Ceux-ci se plaignaient de l'odeur et du bruit de ses vaches. 

Ce jeudi, une manifestation à Beauvais avait lieu pour apporter du soutien à l'agriculteur. Au total, 350 personnes étaient réunies dans la ville. "La campagne, tu l'aimes ou tu la quittes", pouvait-on notamment lire sur certaines pancartes. Le président (LR) du Conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, était aussi présent.

"Ça donne un petit peu de baume au cœur"

"Forcément, ça donne un petit peu de baume au cœur, réagit l'éleveur dans le reportage du 20H de TF1 à retrouver en tête de cet article. Ça rebooste un petit peu le moral de voir tous ces gens mobilisés et venant de différents départements". Dans le village de l'affaire, à Saint-Aubin-en-Bray, l'exploitation divise. À cause de ce hangar jugé trop bruyant et trop odorant, Vincent Verschuere a donc dû mettre la main au portefeuille. D'ailleurs, les ennuis judiciaires ne sont pas terminés, car son installation pourrait aujourd'hui être démolie.

Si certains voisins refusent de répondre à nos questions, d'autres estiment qu'il n'y a pas de problème à vivre près de cette exploitation. "Quand on vit à la campagne, il faut vivre avec les odeurs", assure Michel, un des riverains interrogés par notre équipe. "Moi, j'ai la chance d'emmener mes petits-enfants à la ferme pour aller voir les vaches et les veaux qui naissent, aller chercher du lait, raconte Sylvie, une autre habitante du quartier. Ça n'est pas donné à tout le monde en ville."

Une cagnotte a été mise en ligne pour aider financièrement Vincent Verschuere. Au sein du monde agricole, l'affaire secoue les plus jeunes. "Ça nous fait peur, pointe l'un d'entre eux. En tant que jeune, quand on veut s'installer, il faut y réfléchir." Aujourd'hui, 490 agriculteurs comme Vincent sont poursuivis pour des troubles anormaux du voisinage liés à leur activité. Début décembre, une proposition de loi transpartisane avait été adoptée à l'Assemblée nationale pour limiter les recours en justice pour des conflits de voisinage, et notamment les plaintes de "néo-ruraux" contre des agriculteurs.


T.A. | Reportage TF1 Mathilde GUENEGUAN, Pascal MARCELLIN et Frédéric JOFFRE

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