VIDÉO - "C'est infernal !" : la colère de villageois opposés au projet d'extension d’une méga-scierie en Corrèze

M.D. | Reportage vidéo TF1 Carlo Paredes et PAREDES Sarre.
Publié le 30 novembre 2022 à 16h59

Source : JT 13h Semaine

En Corrèze, des habitants de deux villages s'opposent au projet d'extension d'une scierie.
Les riverains redoutent des nuisances supplémentaires et dénoncent un passage en force.
Une équipe du 13H de TF1 s'est rendue pour rencontrer les habitants et le propriétaire de l'Usine

Son ambition est de devenir la plus grande scierie de France. Mais pour cela, des expropriations sont nécessaires. Or, les propriétaires des terrains concernés s’y opposent farouchement, tout comme les riverains des communes voisines, qui dénoncent un passage en force. Une équipe du 13H de TF1 s’est rendue en Corrèze, à Egletons et à Moustier-Ventadour pour rencontrer les opposants au projet.

Parmi ses détracteurs, une dame de 84 ans, Jacqueline Monjanel, qui habite la commune de Moustier-Ventadour et dont la maison se situe à quelques mètres seulement du complexe industriel. "Ce qui fait le plus de bruit, c’est l’écorcheuse. C’est infernal ! En plus, il y a la poussière, les odeurs, parce qu’ils traitent le bois. C’est devenu invivable", raconte, excédée, l’octogénaire, dans la vidéo en tête de cet article.

Lorsque Jacqueline Monjanel a acheté sa maison, en 1974, le paysage qui l’entoure était bien différent. "Au début, c’était juste une petite usine. Elle était loin et on n'entendait aucun bruit", se souvient l'octogénaire. Mais depuis, le complexe s’est agrandi. L’entreprise Fargesbois, à qui appartient la scierie, ainsi que la communauté de communes, qui n’est autre que le futur propriétaire des terrains, lui ont proposé de racheter sa maison, tout en lui laissant la possibilité d’y vivre. Mais elle s'y refuse.

 Les opposants au projet d'extension dénoncent un passage en force, malgré une déclaration d'utilité publique favorable. "Tout a été fait par derrière. Il y a eu ni réunion publique, ni concertations avec les riverains, alors qu’il y a eu des pétitions. Malgré cela, ça passe", dénonce Brigitte Mangeon, la fille de Jacqueline. Ils se sont donc regroupés autour d’une association pour faire entendre leurs voix. 

On ne peut pas créer une méga scierie en plein milieu d’habitations
Frédérique Verge, président de l’association citoyenne "Tra le Bos" (Associtra)

Pour sa porte-parole, ce projet d’agrandissement n’a ni queue ni tête. "On ne peut pas créer une méga scierie en plein milieu d’habitations. Elle se trouve en bordure d’Egletons, et il y a une école à côté", souligne Frédérique Verge, qui préside l’association citoyenne "Tra le Bos" (Associtra). Le projet d’agrandissement est d’autant plus contesté que l’entreprise n’a pas toujours été dans les clous par le passé.

Le maire (SE) de Moustier-Ventadour, Christophe Petit, tente d'apaiser les esprits et assure que l'entreprise sera attendue au tournant en cas de dérives. "Cette entreprise s’est quand même retrouvée en infractions d’autorisation. Donc, on espère que ce développement se fera avec les autorisations préalables et avec des nuisances moins importantes", soutient, au micro de TF1, l'édile. 

Selon l'entreprise Fargesbois, ce projet vise avant tout à mieux contribuer à la neutralité carbone - objectif que s’est fixé la France pour 2050. 

"On importe entre 30 et 40% de bois transformés (…) depuis la Scandinavie et des pays comme l’Allemagne et l’Autriche. Cela représente 66.000 camions qu’on rajoute sur nos routes, pour ramener du bois étranger chez nous", fait valoir Philippe Piveteau, son président, pour justifier ce projet d'extension qui, à la clé, va permettre l'embauche d'une cinquantaine de personnes. 


M.D. | Reportage vidéo TF1 Carlo Paredes et PAREDES Sarre.

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