"Ça va plutôt créer de la précarité" : ces Français perplexes face à une 3ᵉ réforme de l'assurance-chômage

par La rédaction de TF1info | Reportage Léa Kebdani, Julien Maviert, Axel Charles-Messance
Publié le 28 mars 2024 à 16h13

Source : JT 13h Semaine

Gabriel Attal a annoncé mercredi sur TF1 une réforme de l’assurance-chômage qui entrerait en vigueur à l'automne prochain.
Parmi les pistes envisagées figure la réduction de la durée d'indemnisation, après l'avoir passée de 24 à 18 mois en 2023.

Devant les bureaux de France Travail ce jeudi matin, anciennement Pôle Emploi, la réforme envisagée par le Premier ministre n'est pas passée inaperçu. "C'est pas du tout justifié, je pense qu'il y a de gros profits à aller chercher peut-être, des taxes à mettre sur les gros profits, pas aller taper sur les demandeurs d'emploi", s'agace une personne interrogée dans la vidéo en tête de cet article. "Comment faire des économies ici ? On paye nos droits, c'est de l'argent qu'on a cotisé, on nous paye l'argent que nous, nous avons cotisé en travaillant. Donc pourquoi faire des économies sur notre argent ? Non !", s'emporte une passante.

"On n'est pas chômeur parce qu'on le veut"

Pour faire des économies, le gouvernement a plusieurs options. D'abord, augmenter la durée de cotisation nécessaire pour toucher l'assurance-chômage. Aujourd'hui, il faut avoir travaillé six mois dans les deux dernières années. Il faudra peut-être travailler plus longtemps pour pouvoir toucher l'allocation. 

Une autre option consiste à réduire la durée d'indemnisation. L'année dernière, elle était déjà passée de 24 à 18 mois. Gabriel Attal a évoqué une réduction supplémentaire de plusieurs mois. Un choix que ne comprennent pas les bénéficiaires. "18 mois, c'est court. Ça va plutôt créer de la précarité", estime un homme interrogé par le 13H de TF1. "Je ne pense pas que ce soit la solution. On n'est pas chômeur parce qu'on le veut", surenchérit un autre. 

Les dernières réformes de l’assurance-chômage avaient permis de créer des emplois, mais pas sur la durée. "La majorité des emplois qui étaient créés étaient en effet précaires, en intérim, en CDD, et pas forcément très bien rémunérés. C'est bien de vouloir le plein-emploi, mais c'est aussi 'quel type d'emploi on veut créer'", explique Anne-Sophie Alsif, économiste.

Les discussions sont toujours en cours. Les contenus de la réforme devraient être précisés le 8 avril.


La rédaction de TF1info | Reportage Léa Kebdani, Julien Maviert, Axel Charles-Messance

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