De nombreux sites touristiques limitent désormais le nombre de visiteurs.Un choix radical qui ne fait pas toujours les affaires des commerçants et hôteliers locaux.Alors, comment allier économie et écologie, et protéger les sites sans refouler les touristes ?
Une plage quasi déserte, seuls cinq transats sont occupés au bord de la piscine d’un hôtel. Nous sommes bien en plein mois d’août, et pourtant, l'établissement familial d'Ajaccio (Corse-du-Sud), peine à se remplir. Sa gérante est inquiète, comme elle l'explique dans le reportage de TF1 en tête de cet article. L'hôtel enregistre une baisse d’activité de 25%, du jamais vu ici.
Par rapport à l'année dernière, la Corse a perdu plus de 66.000 voyageurs. Le coût des transports et l'inflation, 7% plus élevée que sur le continent, comptent parmi les raisons. Mais la nouvelle politique pour lutter contre le surtourisme semble avoir joué un rôle important. Finie la publicité, la Corse s’est effacée des brochures touristiques cet été.
Ce n'est pas en faisant disparaître la Corse des écrans radar qu'on va régler le problème
César Filippi, GHR Corsica
Aujourd’hui, ce choix est contesté. Chez les restaurateurs et les hôteliers de l’île, la colère ne retombe pas. Ils avaient rendez-vous cette semaine à la préfecture d’Ajaccio, pour une réunion a eu lieu à huis clos. À la sortie, tous évoquent une saison ratée. "Ce n'est pas en faisant disparaître la Corse des écrans radar qu'on va régler le problème de la maîtrise, pas du tout !", dénonçait notamment César Filippi, président du groupement des hôtelleries et restaurations de Corse.
Réservations ou quotas
Tous se disent engagés dans la lutte contre le tourisme de masse, mais pas de cette façon. La Corse se retrouve face à une équation complexe comme de nombreux sites touristiques de France, saturés par l'affluence. Une réservation est ainsi obligatoire pour accéder aux Calanques à Marseille, et des quotas ont été mis en place sur l'île bretonne de Bréhat.
Mais peut-on encadrer le tourisme sans le décourager ? Le lac Blanc de Chamonix est devenu ces dernières années une star d'Instagram. On y vient de loin et en nombre pour se photographier. Les touristes peuvent venir toujours aussi nombreux, mais en obéissant désormais à des règles très strictes : bivouac restreint, baignade et chiens interdits, sous peine d'amende. Les sentiers ont été mieux balisés, et les marcheurs sont contraints de ne pas s'en écarter. Sans interdire l'accès, les autorités locales semblent ici parvenues à protéger la zone.
La suite du reportage de TF1 dans la vidéo en tête de cet article.