"Manque de crédibilité"... Le plan du gouvernement pour réduire le déficit pointé du doigt

par M.G avec AFP
Publié le 17 avril 2024 à 12h00, mis à jour le 17 avril 2024 à 13h40

Source : Sujet TF1 Info

Le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) juge mercredi que la prévision de croissance du gouvernement, révisée à la baisse en février, "demeure optimiste", "même si elle n'est pas hors d'atteinte".
En revanche, la nouvelle trajectoire de réduction du déficit public proposée par l'exécutif manque de "crédibilité" et de "cohérence".

Un avis mi-figue mi-raisin. Ce mercredi, le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) estime que la prévision de croissance de la France pour 2024, que le gouvernement a révisé à la baisse en février à 1% contre 1,4% précédemment, "demeure optimiste", "même si elle n'est pas hors d'atteinte". Pour autant globalement, "la trajectoire de PIB retenue dans les prévisions pour la période 2024-2027" est surévaluée. "Il y a donc un risque important que l'évaluation du PIB potentiel par le gouvernement soit révisée ultérieurement à la baisse, et donc que la part structurelle du déficit le soit à la hausse", met en garde l'instance. 

De gros bémols sur les estimations de déficit public

En parallèle, l'HCFP se montre des plus sceptiques concernant l'évolution du déficit public, et les prévisions à ce sujet. "Compte tenu de la dégradation" surprise du déficit public 2023 à 5,5% du PIB au lieu des 4,9% initialement prévus et "d'hypothèses de croissance moins élevées", "le retour du déficit public sous 3 points de PIB en 2027 supposerait un ajustement structurel massif entre 2023 et 2027 (2,2 points de PIB sur quatre ans)", qui "s'appuierait essentiellement sur un effort d'économies en dépenses", résume l'organisme indépendant placé sous l'égide de la Cour des comptes. Ce que l'exécutif envisage de faire de manière suivante, selon le nouveau programme de stabilité présenté en Conseil des ministres : une réduction du déficit à 5,1% en 2024, 4,1% en 2025, 3,6% en 2026 et finalement 2,9% en 2027. 

Or, "le Haut Conseil considère que cette prévision manque de crédibilité", à la fois car la documentation de cet effort "jamais réalisé par le passé" reste "à ce stade lacunaire", mais aussi parce que "sa réalisation suppose la mise en place d'une gouvernance rigoureuse, associant l'ensemble des acteurs concernés (l'État, les collectivités locales et la Sécurité sociale), qui n'est pas réunie aujourd'hui". "Cette prévision manque également de cohérence", prévient l'institution. "La mise en œuvre de l'ajustement structurel prévu pèsera nécessairement, au moins à court terme, sur l'activité économique", si bien que "les prévisions de croissance élevées du gouvernement" apparaissent "peu cohérentes avec l'ampleur de cet ajustement", détaille-t-elle encore. 

C'est un programme sûr, cohérent et responsable
Prisca Thévenot

Au contraire, la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot assure que "c'est un programme sûr, cohérent et responsable". L'exécutif entend "maintenir le cap" de son action entreprise depuis 2017 : "réindustrialiser, continuer à investir pour nos services publics, aller bien évidemment vers l'objectif du plein emploi pour continuer à mener des réformes structurelles dont le pays a besoin pour le quotidien de nos concitoyens".

Pour rappel, en raison d'un déficit plus élevé que prévu pour l'année à venir, Bercy a récemment annoncé dix milliards d'économies supplémentaires pour 2024. 


M.G avec AFP

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