Verif'

VIDÉO - Enseignement : les groupes de niveau au collège sont-ils vraiment efficaces ?

Publié le 11 février 2024 à 12h44

Source : JT 20h WE

Les professeurs semblent majoritairement hostiles aux fameux groupes de niveau, que Gabriel Attal veut instaurer au collège.
Un sujet dont l'opposition s'est aussi emparée, affirmant que ce système n'a jamais prouvé son efficacité là où il a été mis en place.
Qu'en est-il réellement ? Samira El Gadir analyse les arguments des uns et des autres dans le 20H de TF1.

La mesure divise les enseignants... et la classe politique. Dans le cadre de la réforme de l'Éducation nationale dénommée "choc des savoirs", portée par le gouvernement de Gabriel Attal et présentée ce jeudi 8 février, des groupes de niveau devraient être mis en place dans les collèges, dès la rentrée prochaine. 

Alors que le Conseil supérieur de l'Education (CSE), une instance consultative, a voté massivement contre ce projet, l'opposition est elle aussi vent debout. "Toutes les études en pédagogie montrent que ça ne fonctionne pas", dénonce ainsi Manuel Bompard, le secrétaire national de La France Insoumise (LFI). 

Sur quoi se base-t-il ? En France, les groupes de niveaux au collège n'ont jamais vraiment existé, mais des études évaluent les expériences à l'étranger, au Royaume-Uni notamment, explique Samira El Gadir dans la vidéo à retrouver en tête de cet article.

Un risque de stigmatisation ?

Qu'est-ce qui ne marche pas avec ce système ? "Les regroupements permanents, tels que des classes de niveau, sont inefficaces", explique par exemple le chercheur Marc Gurgand, qui s'est penché sur la question pour l'École d'économie de Paris. La conclusion de ce directeur de recherche au CNRS est sans équivoque : "Les regroupements permanents, tels que les classes de niveau, sont inefficaces." 

Selon lui, si on regroupe les plus faibles, ils se sentent "stigmatisés", "assignés à un groupe", et cela a un effet démotivant pour eux. Quant aux plus forts, les groupes de niveaux ne changent rien pour eux non plus : les classes hétérogènes ne les empêchent pas d'évoluer. Pour Marc Gurgand, le niveau de réussite étant souvent lié à la catégorie sociale, "les élèves risquent d'être regroupés en fonction de leurs origines".

Faut-il pour autant abandonner l'idée d'adapter les cours au niveau effectif des élèves ? Le dernier rapport Pisa met en avant des méthodes qui marchent en Europe. D'abord, on ne touche pas à la classe telle qu'elle est, mais on crée des groupes à l'intérieur, basés sur des besoins précis. Par exemple, si les enfants ont des difficultés avec des fractions, on leur propose des cours spécifiques. Puis, ils réintègrent la classe quand ils sont au niveau. 

Les élèves doivent être régulièrement évalués, et les groupes ne doivent surtout pas être figés. Enfin, les enseignants doivent être formés à cette nouvelle organisation, pour pouvoir adapter leur pédagogie, en fonction du niveau des élèves.

Retrouvez la chronique de Samira El Gadir, tous les jeudis dans "LCI Midi" à 14h40 sur le canal 26, et tous les samedis dans le 20H Weekend de TF1.


Samira EL GADIR

Tout
TF1 Info