Mort de Daunte Wright à Minneapolis : la policière en cause et le chef de la police démissionnent

Publié le 14 avril 2021 à 6h41, mis à jour le 14 avril 2021 à 11h39

Source : JT 20h Semaine

CONSÉQUENCES - Deux jours après la mort de Daunte Wright la policière qui a fait feu a démissionné, de même que le chef de la police de Minneapolis, où le jeune homme noir de 20 ans a été tué ce dimanche.

La ville de Minneapolis reste en proie aux manifestations. Une quarantaine de personnes ont été arrêtées dans la nuit de lundi à mardi  et des policiers ont été légèrement blessés à l'occasion d'un rassemblement en  face du commissariat de Brooklyn Center, dans la banlieue de Minneapolis, là où un jeune afro-américain âgé de 20 ans, abattu par une policière lors d'un banal contrôle routier à Brooklyn Center, près de Minneapolis, dans le nord des États-Unis. Daunte Wright, 20 ans, a été abattu dimanche 11 avril lors d'un banal contrôle routier. 

L'agente Kim Potter, 48 ans dont 26 au service des forces de l'ordre, a confondu son arme de service et son Taser, un pistolet à impulsion électrique qui n'est pas censé être létal, a assuré le chef de la police de Brooklyn Center, Tim Gannon. Face au tollé, la policière Kim Potter a démissionné mardi 13 avril, tout comme Tim Gannon.

Les proches de Daunte Wright réclament désormais son arrestation. "Jetez-la en prison comme vous le feriez pour nous", a lancé sa tante Naisha Wright, qui portait un T-shirt décoré du visage de George Floyd. "Une erreur, c'est inacceptable !", a ajouté Brandon Williams, le neveu de cette icône. "Ça suffit : il faut des réformes de la police", "que les agents soient tenus responsables" de leurs actes, a-t-il estimé. En écho, l'ancien président Barack Obama a appelé dans un communiqué à une "enquête complète et transparente mais aussi à repenser la police et la sécurité publique" aux États-Unis.

Derek Chauvin devant la justice

Pendant ce temps-là, à Minneapolis, se tient le procès historique du policier blanc Derek Chauvin. Après deux semaines consacrées à la présentation du dossier d'accusation, il est entré mardi dans une nouvelle phase, avec les premiers témoins de la défense.

L'avocat du policier, Eric Nelson, assure que son client a respecté les règles en vigueur dans la profession et qu'il n'a pas causé la mort de George Floyd décédé, selon lui, d'une overdose et de problèmes cardiaques. Son objectif : semer le doute dans l'esprit d'au moins un juré puisque, aux Etats-Unis, les verdicts doivent être rendus à l'unanimité.

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De nombreux experts, dont le chef de la police de Minneapolis et plusieurs médecins, ont mis à mal cette version des faits, mais Me Nelson a promis de faire entendre des vues divergentes. Mardi, il a notamment convoqué un policier à la retraite qui avait interpellé George Floyd un an avant sa mort, et une secouriste qui l'avait examiné après cette arrestation. "Il m'a dit qu'il avait pris, genre toutes les 20 minutes, des opiacés", a assuré Michelle Moseng.

Depuis le début des audiences, les proches du quadragénaire noir dénoncent cette stratégie qui selon eux vise à "salir" sa mémoire. "C'est le procès de Derek Chauvin, pas de George Floyd", martèlent-ils à l'unisson. Mardi, leur avocat Ben Crump a jugé "incroyable" que la police ait tué un nouvel homme noir alors que ce procès est en cours. "Je m'attendais à ce qu'elle se montre sous son meilleur jour" pendant ces audiences, a-t-il déclaré. 

Une quarantaine d'interpellations

Dans une ville qui attend avec angoisse le verdict, la mort de Daunte Wright a exacerbé les tensions. Lundi soir, près de deux heures après l'entrée en vigueur du couvre-feu, des dizaines de manifestants ont continué de brandir leurs pancartes et de scander des slogans à proximité du poste de police de Brooklyn Center, tout en s'abritant de la pluie sous des parapluies et des capuches. "Emprisonnez tous les flics tueurs racistes", "Suis-je le prochain ?" et "Pas de justice, pas de paix".

Ils ont nargué les policiers à travers le grillage nouvellement érigé autour du commissariat et portaient des pancartes clamant : "Emprisonnez tous les flics tueurs racistes", "Suis-je le prochain?" et "Pas de justice, pas de paix". Les forces de l'ordre ont utilisé du gaz lacrymogène pour les disperser et procédé à une quarantaine d'interpellations. Quelques actes "limités" de vandalisme ont également été rapportés par les médias locaux.

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