JO 2024 : pourra-t-on nager dans la Seine et la Marne ? Pourquoi les autorités sont confiantes

Publié le 22 avril 2024 à 13h53

Source : Top Info

Christophe Béchu et Amélie Oudéa-Castéra inaugurent mardi la station de dépollution des eaux pluviales de Champigny-sur-Marne.
Le gouvernement assure que les travaux réalisés permettront d'organiser les épreuves aquatiques des Jeux olympiques et paralympiques.
À terme, 32 sites de baignade seront possibles, mais après les JO, leur ouverture dépendra des préfets.

"À l'été 2024, la Seine et la Marne seront largement dépolluées", assure le cabinet de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique. Largement ? Assez pour que se tiennent les épreuves aquatiques des Jeux olympiques et paralympiques, croit-on au gouvernement. Tout sera prêt pour la première épreuve de triathlon masculin le 30 juillet, a affirmé la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra dans "Bonjour!, la matinale TF1", lundi. Avec Christophe Béchu, elle inaugure mardi la station de dépollution de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). 

Ce site doit permettre de gérer le déversement des eaux usées dans les fleuves : en cas de forts orages ou de pluies abondantes, l'eau ruisselle sur les trottoirs et les routes, se mélange aux eaux usées et peut entraîner ce déversement. Concrètement, il s'agit d'un bassin de stockage des eaux de pluie, pouvant recueillir jusqu'à 8000 mètres cubes maximum.  Celles-ci sont stockées dans un bassin de décantation puis traitées avec des rayons ultra-violets pour les débarrasser de leurs bactéries avant d'être rejetées dans la Marne.

La majorité des "mauvais branchements" résorbés

Deux autres chantiers ont été menés pour assurer "la baignabilité de la Seine et de la Marne" assurent les deux cabinets ministériels : les stations d'épuration situées en amont de la Seine, à Noisy-le-Grand par exemple, ont été modernisées et les "mauvais branchements" qui entraînent des rejets d'eaux sales dans les fleuves sont aussi en cours de résorption. 

Selon l'entourage de Christophe Béchu, 32% des mauvais branchements sur les 10.000 recensés ont d'ores et déjà été réparés. "Certains le seront encore d'ici à l'été 2025, mais l'essentiel des travaux sera fait pour les JO", précise-t-on.  Ce "plan baignade" a nécessité 1,4 milliard d'euros d'investissement, dont 700 millions assurés par l'État via les agences de l'eau.

Nous ne pouvons pas dire à ce stade quels seront les sites ouverts à l'été 2025
Cabinet de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique

À terme, ce sont 32 sites de baignade qui ont été identifiés, dont trois dans Paris : le port de Bercy, celui de Grenelle et Bras-Marie, dans le centre de Paris. "Les Franciliens pourront retrouver le plaisir de se baigner dans la Seine et dans la Marne", précise le ministère de la Transition écologique, rappelant que l'interdiction date d'un arrêté préfectoral signé en 1923.  Ce sera "un héritage" de ces jeux, a assuré Amélie Oudéa-Castéra sur TF1 lundi matin.

Cela dit, tous ces sites n'ont pas vocation à être ouverts après les Jeux. Ils seront toujours soumis à dérogation de la préfecture, qui prendra en compte d'autres éléments : la qualité des eaux, bien sûr, mais aussi les conflits d'usage, notamment le trafic fluvial. "Nous ne pouvons pas dire à ce stade quels seront les sites ouverts à l'été 2025", précise le cabinet de Christophe Béchu. De même source, ces travaux doivent aussi permettre d'améliorer la qualité des eaux en termes de biodiversité. 

Des épreuves annulées l'été dernier

Les doutes sur la possibilité de se baigner dans la Seine et la Marne étaient notamment nés de l'annulation de deux épreuves l'été dernier, pour des raisons différentes. 

La natation marathon avait été annulée après des orages et des pluies exceptionnelles à la fin du mois de juillet 2023. Mais selon le gouvernement, les travaux réalisés depuis, dont la station de Champigny-sur-Marne, devraient permettre d'éviter que ce scénario ne se reproduise. Selon le ministère des Sports, le calendrier des JO permet par ailleurs de décaler les épreuves en cas de gros orages.

En août 2023, une épreuve de triathlon avait également été annulée en raison "d'un dysfonctionnement humain au niveau d'une vanne". Ce scénario "ne se produira pas cet été car les contrôles et les procédures ont été renforcés". 

Par ailleurs, l'ONG Surfrider Foundation a estimé début avril que les eaux de la Seine étaient dans un état "alarmant" après une campagne de prélèvements de six mois. Les analyses effectuées montraient notamment des concentrations en E.coli régulièrement supérieures à 2.000 ufc/100 ml (maximum de 7.250 sous le pont de l'Alma le 7 février) et à 500 ufc/100 ml pour les entérocoques (maximum de 1.190 à la même date).

Mais selon le gouvernement, celles-ci ont été réalisées à l'automne et pendant l'hiver, ce qui ne serait pas comparable à la qualité des eaux observée au printemps et en été, quand les conditions climatiques sont différentes, et avant la fin des travaux de modernisation du réseau d'assainissement. L'entourage de la ministre des Sports assure que des contrôles quotidiens seront mis en place dès la fin du mois de mai. 

Selon Amélie Oudéa-Castéra, l'objectif de baisser de 75% la pollution bactériologique de la Seine sera bel et bien tenu. Comme Emmanuel Macron et Anne Hidalgo, elle a promis de s'y baigner. Un événement "en cours de calage", précise son entourage.


Marianne ENAULT

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