Romans-sur-Isère : l'assaillant mis en examen pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste"

Publié le 8 avril 2020 à 17h15

Source : JT 20h WE

JUSTICE - L'auteur de l'attaque au couteau qui a fait deux morts et cinq blessés samedi à Romans-sur-Isère (Drôme), a été mis en examen ce mercredi pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste". Selon les premiers éléments de l'enquête, il aurait agi seul.

Cinq jours après l'attaque qui a fait deux morts et cinq blessés dans le centre-ville de Romans-sur-Isère (Drôme), le Parquet national antiterroriste indique dans un communiqué ce mercredi avoir "décidé d’ouvrir une information judiciaire des chefs d’assassinats et tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste".

Le parquet, qui confie l'enquête à des juges d'instruction, précise que "les premières investigations tendent à démontrer que le suspect aurait agi seul, sans avoir été commandité par une organisation terroriste". 

Ce réfugié soudanais de 33 ans a été présenté à un juge d'instruction antiterroriste à Paris qui l'a mis en examen des chefs d'"assassinats et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste" en fin d'après-midi, a indiqué le parquet national antiterroriste (PNAT).

"Un périple meurtrier d’environ 300 à 400 mètres et durant une quinzaine de minutes".

Concernant la succession des événement survenus le 5 avril, le PNAT précise qu'il apparait que le jour du drame, "à compter de 10H41, le mis en cause attaquait successivement avec un couteau sept victimes dans les commerces et rues du centre-ville de Romans-sur-Isère suivant un périple meurtrier d’environ 300 à 400 mètres et durant une quinzaine de minutes".

  

Le parquet détaille la chronologie des faits. Ainsi, dans un premier temps, muni d’un couteau à cran d’arrêt, l'assaillant s'en est pris a un couple de buralistes dans leur commerce, où il avait l’habitude de se rendre régulièrement. "Le commerçant, né en 1955, a reçu des coups de couteau à la poitrine et au flanc droit, il est toujours hospitalisé dans un état stable. Son épouse, née en 1971, présente des plaies non perforantes aux bras et aux côtes, justifiant 4 jours d’ITT", fait savoir le parquet.

L'assaillant est ensuite entré dans une boucherie située 1, cours Pierre Didier. Là, il s'est saisi d’un couteau de boucher

avant de blesser mortellement un client né en 1965. "Plusieurs plaies, notamment thoraciques, étaient constatées", indique le parquet. Puis, 200 à 300 mètres plus loin, il blessait au couteau dans le dos, un piéton né en 1961, se trouvant sur la voie publique devant un supermarché, 12 cours Pierre Didier. Une ITT de 3 jours était délivrée.

Il a ensuite agressé mortellement un homme né en 1976, alors que ce dernier était en train d'ouvrir ses volets, rue Guillaume. "Deux plaies principales au thorax et à l’abdomen étaient relevées", explique le parquet. Puis, il a blessé un piéton, né en 1957, devant le 4 rue Guillaume, qui présentait une plaie au thorax et à l’estomac. La victime est toujours hospitalisée dans un état stable. Enfin, au niveau du 5 Bd Max Dormoy, il a poignardé  à l’artère fémorale une passante née en 1972, qui se trouve toujours à l’hôpital dans un état stable. 

Interpellé, à 11 heures, par quatre fonctionnaires de police, l'individu a ensuite jeté son couteau. Puis il s'est agenouillé sans opposer de résistance et s'est mis à à réciter des prières en arabe.

Les deux autres gardes à vue levées

Deux autres hommes, Soudanais eux aussi, avaient été placés en garde à vue dans le cadre des investigations. Celle de l'un d'eux avait été levée ce lundi. Cet individu résidait dans le même foyer que l'assaillant et avait été arrêté samedi soir. Il n'a pas fait l'objet de poursuites.

L'autre garde à vue, celle d'un homme de 28 ans, a été levée ce mercredi matin. Cet homme, dont le domicile à Valence a fait l'objet d'une perquisition, avait été transféré lundi 6 avril dans les locaux de l'antiterrorisme à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), en compagnie de l'assaillant pour poursuivre leur garde à vue entamée samedi. Il ne fera pas non plus l'objet de poursuites.

Concernant le mis en cause, le parquet détaille que ce dernier est "né en 1987 au Soudan" et qu'il est "arrivé en France en août 2016 et a obtenu le statut de réfugié en juin 2017". Il bénéficie d’un titre de séjour courant jusqu’au 31 juillet 2027. 

Employé dans une entreprise de la région, après avoir suivi une formation qualifiante,  était inconnu des services de police, de gendarmerie et de renseignement.


La rédaction de TF1info

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