Fusillade mortelle à Paris : l'auteur présumé avait déjà perpétré une attaque au sabre en 2021

Publié le 23 décembre 2022 à 17h39, mis à jour le 23 décembre 2022 à 21h39

Source : JT 20h WE

Un homme a ouvert le feu ce vendredi matin rue d'Enghien dans le 10e arrondissement de la capitale.
Trois personnes sont décédées et trois autres ont été blessées.
Interpellé, le suspect était déjà connu de la police et de la justice pour une attaque au sabre notamment.

Des tirs en plein Paris à la veille de Noël. Ce vendredi matin, un homme a ouvert le feu à proximité du centre culturel kurde situé rue d'Enghien dans le 10e arrondissement de Paris.  Le bilan est lourd : trois personnes ont perdu la vie et trois autres ont été blessées, dont l'une très grièvement. 

L'auteur présumé des faits, William M., un ancien cheminot de la SNCF de nationalité française et âgé de 69 ans, a lui été rapidement interpellé dans un salon de coiffure à proximité des lieux des crimes. Hospitalisé suite à une blessure à la tête, il a été placé en garde à vue et devait être entendu. 

Avant ces faits, le sexagénaire était déjà bien connu de la police et de la justice notamment pour deux "tentatives d'homicide". Il est également connu pour "violences aggravées et infraction à la législation sur les armes". 

"L'intéressé était déjà connu des services judiciaires puisqu'il avait deux antécédents, même si ces recherches d'antécédents se poursuivent (...). Il s'agirait d'antécédents qui auraient eu lieu en Seine-Saint-Denis. Il aurait été condamné mais à la suite de sa condamnation, un appel aurait été interjeté par le parquet. Un autre antécédent se serait passé du côté de Bercy à Paris. Cela concernerait des gens qui étaient installés dans des tentes et l'intéressé se serait attaqué à ces tentes. Il y a eu une ouverture d'information fin 2021 et l'intéressé venait récemment d'être remis en liberté", a détaillé la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, qui s'est rendue rue d'Enghien ce vendredi midi. Cette attaque au sabre avait fait couler beaucoup d'encre à l'époque. TF1 revient sur ces faits. 

Exilés blessés, tentes déchirées

Le 8 décembre 2021, vers 8h, William M. avait blessé à l'arme blanche deux hommes et dégradé six tentes situées dans un campement du parc de Bercy dans le 12e arrondissement, avant d'être blessé par les victimes qui tentaient de le désarmer.

Selon plusieurs bénévoles qui se trouvaient sur place au moment de l'attaque, l'agresseur avait proféré des menaces et insultes racistes et avait commencé à lacérer des tentes avant de se battre avec des exilés. "Deux hommes soudanais ont été attaqués au sabre au parc de Bercy" et transportés à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, avait indiqué à l'époque Ian Brossat, l'adjoint de la maire de Paris en charge de l'accueil des réfugiés. L'une des victimes avait été grièvement blessée dans cette attaque. William M. avait lui été interpellé et placé en garde à vue. 

  

Une enquête avait été ouverte pour tentative d'homicide volontaire, confiée à la police judiciaire parisienne. À l'issue de sa garde à vue, le sexagénaire avait été mis en examen pour "violences avec arme avec préméditation à caractère raciste ainsi que pour dégradations". Il avait ensuite été placé en détention provisoire avant d'être remis en liberté très récemment, le 12 décembre dernier. 

Il était alors et jusqu'à ce jour inconnu des fichiers du renseignement territorial et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

"Pourquoi était-il sorti de prison ?"

Contacté ce vendredi par TF1info, Kerill Theurillat, ancien responsable parisien de l'association Utopia56, qui intervenait à l'époque dans ce camp d'une cinquantaine de personnes, nous a confié être "stupéfait" après avoir appris que cet homme était de nouveau mis en cause. "Cet individu a failli tuer des personnes l'année dernière. Presque un an jour pour jour, il recommence. Comment est-ce possible ? Pourquoi était-il sorti de prison ? Comment a-t-on pu estimer, avec les menaces qu'il a proférées, le caractère raciste de celles-ci, et le fait qu'il ait eu une arme, qu'il n'était pas dangereux  ?", s'interroge aujourd'hui Flore, responsable de la communication d'Utopia 56. 

"Il a été libéré le 12 décembre dernier et placé sous contrôle judiciaire au terme du délai maximal de détention provisoire d'un an prévu par la loi. Dans le cadre de son contrôle judiciaire, il a été  astreint à une interdiction de contact avec les victimes, une obligation de soins psychiatriques et une interdiction de détenir et porter une arme", explique ce soir la procureure de la République de Paris Laure Beccuau dans un communiqué. 


La rédaction de TF1info

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