Un incendie s'est déclaré ce mercredi matin dans un gîte qui accueillait des personnes handicapées à Wintzenheim dans le Haut-Rhin.Selon la vice-procureure de la République de Colmar, 11 personnes ont péri dans ce qui serait "vraisemblablement" un feu couvant.Eric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, explique à TF1info ce qu'est ce phénomène.
Les causes de l'incendie qui a ravagé un gîte accueillant des personnes en situation de handicap ce mercredi matin à Wintzenheim dans le Haut-Rhin ne sont pas encore connues. Mais selon Nathalie Kielwasser, la vice-procureure de la République de Colmar, l'incendie qui a fait 11 morts aurait "vraisemblablement" débuté par un feu couvant. Interrogé par TF1info, Eric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, explique les spécificités de ce type d'incendie.
Comment se caractérise un feu couvant ?
Éric Brocardi : Un feu couvant, c'est un processus de combustion lente tout simplement, sans forcément qu'il n'y ait de flammes ou d'émissions de lumière, des éléments qui facilitent d'habitude la détection d'un feu. Donc un feu qui couve, c'est forcément un feu qu'on ne voit pas directement. Le risque avec ces feux couvant, c'est qu'ils déclenchent des sources de chaleur par une accumulation et peuvent générer derrière des embrasements un peu plus importants.
Existe-t-il des lieux et des matériaux plus propices que d'autres à ce type de feux ?
Non, mais disons qu'un feu peut couver dans les combles, les faux plafonds, les joints de dilatation entre deux immeubles… Il peut être dû à des combustions causées par des problèmes de surchauffe, qui génèrent par effet de conduction une masse de chaud beaucoup plus importante, qui provoque ensuite un dégagement de fumée et a posteriori un dégagement de flammes ou autre.
Mais concernant le délai d'arrivée des premières flammes, il n'y a pas de règle. Le triangle du feu expliquant une combustion est composé de trois choses : un combustible, un comburant et une source d'ignition. Donc en fonction du combustible qu'il a, soit le feu continue à couver tranquillement, soit il s'embrase tout de suite, c'est en fonction de la matière qui se consume.
Quelles difficultés sont entraînées par ce type de feux, pour les victimes et les pompiers ?
Les difficultés concernent surtout les victimes. Ce type de feu pose parfois des problèmes, car on ne le voit pas. Il couve et monte petit à petit en température. À la fin, les fumées se répandent très rapidement et provoquent des embrasements généralisés.
Au niveau des sapeurs-pompiers, après la conduite générale des opérations et la phase d'extinction du feu, il y a des reconnaissances qui sont faites avec la détermination de ce qu'on appelle des points chauds. Ça permet d'éviter justement qu'on soit passés à côté d'un feu couvant ou de choses qui se consument petit à petit.