Sept chiens de chasse tués sur un terrain privé en Ardèche, les propriétaires des animaux portent plainte

Publié le 18 décembre 2023 à 17h34, mis à jour le 19 décembre 2023 à 11h04

Source : Sujet TF1 Info

Samedi, des chasseurs organisaient une battue près de Chanéac, en Ardèche.
Sept de leurs chiens, qui couraient après un sanglier, se sont introduits dans un terrain privé de la communauté Longo Maï, qui vit presque en autarcie.
Ils ont été tués par un ou plusieurs occupants du site.
Les propriétaires des canidés ont porté plainte et une enquête a été ouverte?

Les photos des cadavres de chiens gisant au sol, et affichant des blessures pour certains, font depuis quelques heures le tour des réseaux sociaux. Ces images ont été prises samedi dernier au lieu-dit Treynas, à Chanéac, en Ardèche, commune de moins de 300 habitants située à 70 kilomètres à l'est de Valence. C'est là que vit en autarcie la communauté Longo Maï, communauté paysanne hippie fondée dans les années 70 par Pierre Conty, dit le "tueur fou de l'Ardèche"*. 

Selon Jacques Aurange, président de la Fédération des Chasseurs de l'Ardèche, contacté ce lundi par TF1info, deux chasseurs d'Arcens, dans le nord de l'Ardèche, avaient organisé ce jour-là une battue dans le secteur. "Ils ont lâché les chiens sur un sanglier. L'animal est parti sur les terrains de la communauté et les a traversés. Les canidés ont peut-être dérangé les animaux de cette communauté, pour l'instant, on ne le sait pas, mais une chose est sûre, les sept chiens des chasseurs ont été tués de façon cruelle et sauvage", explique-t-il à TF1info. Le président précise que les chiens auraient été tués "à l'aide de fusil, de couteaux, voire de manches, d'autres ustensiles" et que "leurs colliers GPS avaient été enlevés pour que leurs propriétaires ne puissent pas les géolocaliser."

Plusieurs avertissements ?

Toujours selon Jacques Aurange, après avoir entendu les coups de feu, les chasseurs se sont immédiatement rendus auprès de leurs fidèles compagnons et n'ont pu que constater leur mort. "Les chasseurs avaient été avertis à deux reprises par les gens de cette communauté qui leur avait assuré que si les leurs chiens repassaient sur leur terrain, ils les tueraient. Les chasseurs étaient sur leur garde, mais ils n'ont rien pu faire. Ce jour-là, le sanglier a choisi de prendre la fuite sur leur terrain", ajoute-t-il.

Le président nous précise que les propriétaires des chiens décédés ont porté plainte et que la fédération va être partie civile.  

La communauté dit n'avoir pas eu le choix

Sollicitée lundi par notre rédaction, la communauté Longo Maï a fait état de menaces reçues "sur les réseaux sociaux, notamment par des personnes de l'extrême-droite" et a décidé de se pourvoir en justice. 

Dans un communiqué adressé mardi, la communauté affirme que deux de ses membres ont été contraints d'intervenir alors que les chiens auraient sauté par-dessus une clôture électrique pour s'en prendre à ses cochons. "Nous avons pris le risque de nous interposer directement", explique-t-elle. "En dépit de nos efforts, nous avons vu nos animaux commencer à se faire dévorer vivants, tout cela dans une ambiance d’effroi : hurlements des cochons, aboiements féroces des chiens et nous même qui appelions désespérément leurs propriétaires à nous venir en aide." Les deux intervenants auraient alors pris la décision "d'aller chercher un fusil" pour "protéger" les animaux et se protéger eux-mêmes, bien qu'une telle décision soit "à l'opposé de toutes les valeurs" de la communauté. 

Contacté par TF1info, le parquet de Privas n'a pas répondu à nos demandes sur cette affaire.

*Le 24 août 1977, Pierre Conty, fils d'un militant syndical, fraiseur-tourneur, avait braqué le véhicule d'un boucher dans le Gard avant récupérer deux complices et d'attaquer une banque Crédit Agricole de Villefort, en Lozère. Trois personnes avaient été tuées lors de ce braquage et le trio avait pris la fuite. 

Pierre Conty n'a jamais été retrouvé. En 1980, il a été condamné à mort par contumace. Ses deux complices ont été interpellés en 1977 et 1980 et condamnés pour ces faits. 


Aurélie SARROT

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