VIDÉO - Choléra à Mayotte : symptômes, propagation... 4 questions sur l'épidémie

par M.D. | Reportage vidéo : Amandine Creff et Ignacio Bornacin
Publié le 10 mai 2024 à 12h20, mis à jour le 10 mai 2024 à 12h33

Source : JT 20h Semaine

L'épidémie de choléra qui sévit sur l'île depuis environ deux mois a causé un premier décès plus tôt, une fillette de 3 ans.
Quels en sont les symptômes de la maladie et comment la traite-ton ?
Quels contrôles sont mis en place pour éviter sa propagation ? TF1info fait le point.

L'épidémie de choléra à Mayotte a infecté pour le moment soixante-cinq personnes, dont une fillette de 3 ans qui a succombé à la maladie, selon un dernier bilan communiqué ce vendredi 10 mai par le ministre de la Santé Frédéric Valletoux au micro de RTL. Il n'y a "pour l'instant qu'un seul foyer", le quartier Kirson à Koungou, où plus de 3700 habitants ont pu recevoir un vaccin jusqu’à présent, a-t-il souligné. La France n'a pas connu d'épidémie de choléra depuis plusieurs décennies, mais cette bactérie est à l’origine de plus de 100.000 décès tous les ans dans les pays en développement. En cas d’infection, quels sont les symptômes ? Quel est le traitement pour soigner la maladie ? Quelles mesures sont mises en place pour éviter la propagation ? TF1info fait le point.

Comment contracte-t-on la maladie ?

L’infection au choléra est liée à l’absorption d'eau ou d'aliments contaminés par une bactérie ("Vibrio cholerae" de son nom scientifique). Elle se transmet principalement quand le système d'assainissement traite mal les eaux usées. "Il n'y a pas de transmission par contact peau à peau interhumaine ni de contact respiratoire. Il faut pouvoir ingérer la bactérie vivante", explique, au micro de TF1, le Dr Pauline Naudion, médecin infectiologue à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, dans la vidéo en tête de cet article. Les fortes concentrations de population, associées à une hygiène du milieu défectueuse, favorisent son apparition.

Quels sont les symptômes ?

Le choléra est une maladie infectieuse qui fait peur. Et pour cause, elle peut conduire au décès du patient en l’absence d’un traitement médical. L'infection se manifeste, après une incubation de quelques heures à 5 jours, par l’apparition de douleurs et de crampes abdominales puis de diarrhée intense associée à des vomissements pouvant entraîner une déshydratation sévère, avec une perte d’eau pouvant aller "jusqu’à 15-20 litres par jour", indique le site internet du ministère de la Santé. L'infection est facile à traiter mais selon l'Institut Pasteur, en l’absence de traitement et dans ses manifestations les plus sévères, le choléra est l’une des maladies infectieuses les plus rapidement mortelles. Le patient se déshydrate et la mort survient en 1 à 3 jours. La mortalité est plus élevée chez les enfants, les personnes âgées et chez les individus fragilisés.

Quel est le traitement ?

En cas de maladie, le patient doit être hospitalisé en urgence, où il sera placé à l’isolement. Le traitement du choléra consiste essentiellement à compenser les pertes digestives d'eau. En fonction de l’importance de la déshydratation, la réhydratation a lieu par voie orale ou en intraveineuse. Les antibiotiques sont utilisés dans les cas graves. Une amélioration de l’état du sujet est visible rapidement en quelques heures et la guérison survient en quelques jours. Il n’y a pas de séquelles. Sans traitement médical, la mort survient en 1 à 3 jours par collapsus cardio-vasculaire (une chute brutale de la pression sanguine, ndlr) dans 25 à 50 % des cas. La mortalité est plus élevée chez les enfants, les personnes âgées et les individus fragilisés.

Quels sont les contrôles mis en place ?

Lorsqu’un malade est identifié, son entourage est testé. Plusieurs vaccins contre le choléra sont aujourd'hui disponibles pour s'en prémunir. Il existe également un protocole à destination des compagnies aériennes afin de limiter tout risque d'épidémie en métropole. Dès qu’un voyageur présente des signes de choléra, l'ensemble des passagers est alors contacté et vacciné préventivement. En France métropolitaine, le risque de contracter le choléra est quasi nul, a assuré ce vendredi Frédéric Valletoux. L'épidémie "est sous contrôle" et "circonscrite", grâce à "une intervention des services de santé sur la vaccination, la prise en charge, l'accompagnement des personnes touchées", a-t-il déclaré au micro de RTL.

L'épidémie a démarré "le 18 mars" dans le 101ᵉ département français situé dans l'océan Indien, a rappelé le ministre, avec des premiers cas "arrivés des Comores" voisines, où l'épidémie flambe et a déjà fait 98 morts, selon le dernier bilan officiel. D'après l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), il y a chaque année 1,3 à 4 millions de cas de choléra, et 21.000 à 143.000 décès dus à la maladie dans le monde. En ce qui concerne la métropole, seuls seize cas de choléra ont été détectés sur des voyageurs venant d'Asie et d'Amérique depuis 2016, indique le site internet de Santé Publique France.


M.D. | Reportage vidéo : Amandine Creff et Ignacio Bornacin

Tout
TF1 Info