Incident sur un 737 MAX de Boeing : des boulons censés bloquer la porte qui s'est envolée étaient manquants

par T.A. avec l'AFP
Publié le 6 février 2024 à 22h55

Source : JT 20h Semaine

Début janvier, une porte d'un Boeing 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines s'est détachée en plein vol.
La raison ? L'absence de boulons permettant de la bloquer, révèle le rapport d'enquête préliminaire sur l'incident.
Ces pièces auraient été enlevées par des employés de Boeing lors de l'inspection de l'avion avant sa livraison, en octobre dernier.

Un premier rapport d'enquête éclairant. Début janvier, la porte d'un Boeing 737 MAX 9 affrété par Alaska Airlines s'était détachée en plein vol. Les causes de ce nouvel incident, qui avait plongé le constructeur américain dans la crise, commencent déjà à apparaître. L'Agence de sécurité des transports (NTSB) a rendu ses premières expertises sur le sujet ce mardi. Avec une première information importante : certains boulons destinés à bloquer la porte manquaient sur l'appareil.

Des boulons retirés lors d'une inspection de l'appareil par Boeing

Selon la NTSB, l'absence d'usure ou de déformation autour de certains trous "indique que quatre boulons prévus pour empêcher que la porte-bouchon ne se déplace vers le haut étaient manquants avant qu'elle ne bouge". De manière encore plus détaillée, l'agence a recueilli des documents écrits et des photos prouvant que des employés de Boeing ont eux-mêmes retiré ces pièces lors d'une inspection de l'appareil à l'usine de Renton (Washington) avant la livraison de l'avion, en octobre dernier. Cette erreur est intervenue alors que plusieurs rivets, ces petites tiges utilisées pour assurer la bonne fixation des tôles de l'avion entre elles, devaient être remplacés lors de cette intervention.

Avant la publication du rapport du NTSB, Alaska Airlines avait déjà fait état d'"équipements mal fixés" après des inspections préliminaires. Propriétaire de la plus importante flotte de 737 MAX 9 (79 avions), la compagnie américaine United Airlines avait, elle, dit avoir découvert lors de vérifications des "boulons qui nécessitaient d'être resserrés". Cette nouvelle analyse, accablante pour Boeing, ne risque pas d'améliorer la santé économique de la firme aéronautique. Ces derniers mois, elle a notamment dû ralentir ses livraisons à cause de problèmes sur le fuselage, en particulier sur la cloison étanche arrière de l'appareil.

Mardi, lors d'une audition au Congrès, le nouveau patron de l'Agence américaine de régulation de l'aviation civile (FAA), Mike Whitaker, a estimé nécessaire de renforcer la supervision de Boeing après l'incident du 737 MAX 9. "Il y a eu des problèmes [avec Boeing] par le passé et il semble qu'ils n'aient pas été résolus", a-t-il estimé. Mi-janvier, un autre appareil Boeing, cette fois affrété pour un vol de marchandises, a pris feu après son décollage au-dessus de Miami. Quelques jours plus tard, c'est un Boeing 757 qui a perdu sa roue avant alors qu'il s'apprêtait à s'envoler.


T.A. avec l'AFP

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