HPI, surdoué, précoce... : doit-on faire diagnostiquer son enfant ?

par Marjorie RAYNAUD pour TF1 INFO
Publié le 29 décembre 2023 à 20h00

Source : JT 20h Semaine

Au XIXe siècle, on parlait d’enfant prodige. Le terme “surdoué” a émergé dans les années 70 avant d’être remplacé par “précoce” puis “HPI” en 2010.
Les tests disponibles sur internet ne valent rien.
Cette particularité chez l’enfant est souvent observée lors de son entrée à l’école.

De nombreux parents nourrissent, secrètement ou non, l’idée que leur enfant est plus intelligent que les autres, plus vif ou bien en avance. Plusieurs signes peuvent soutenir cette idée comme une excellente mémoire, le développement d’un vocabulaire poussé, une grande sensibilité, un intérêt pour les sujets “de grands”, des difficultés à créer des liens avec les autres. Néanmoins, ces éléments ne suffisent pas à établir son propre diagnostic sur son enfant. La précocité intellectuelle peut être évaluée par plusieurs tests réalisés par des professionnels, mais est-ce vraiment utile ?

Quels tests réaliser pour savoir son enfant est HPI, surdoué ou précoce ?

Les tests de précocité intellectuelle se font auprès d’un psychologue ou d’un neuropsychologue. Ils vont réaliser un examen de QI ou psychométrique. Nous vous recommandons de ne pas le faire avant l’âge de six ans, au risque que les résultats ne soient pas probants étant donné que l’enfant est encore immature et pas vraiment impliqué par le sujet.

Au-delà les signes précédemment cités pouvant, potentiellement, faire soupçonner une précocité intellectuelle, le professionnel va analyser le contexte familial, socio-culturel, le passé de l’enfant. Sa personnalité sera aussi étudiée dans les moindres détails. Le test le plus populaire, mis au point par David Wechsler, est le WIPPSI-R. Il s’adresse aux enfants de 3 à 6 ans tandis que le WISC concerne les enfants entre 6 ans et 16 ans. Ils sont divisés en groupe de subtests. Le QI total est une combinaison des notes obtenues à ces différents indices. Un enfant est considéré comme précoce ou HPI quand le QI atteint 130. Les différents examens permettent également de mettre en lumière d’autres troubles associés comme la dyslexie, le TDAH, la dyspraxie ou encore les troubles cognitifs.

Existe-t-il un intérêt pour l’enfant d’effectuer ces tests ?

L’identification est importante si vous remarquez des changements sur le plan intellectuel, affectif ou bien les deux. Certains enfants sont HPI ou surdoués et ne le savent jamais puisqu’ils ne traversent pas de problèmes majeurs, à l’école ou à l’extérieur. Pour d’autres, les difficultés s’accentuent à partir de la 4ᵉ, classe durant laquelle un tiers de ses enfants se retrouve en échec scolaire. Le diagnostic permet ainsi de lui accepter sa différence, parfois vécue jusque-là comme une souffrance, car elle était incomprise. C’est aussi l’opportunité d’expliquer à votre enfant comment son cerveau fonctionne, et de ce fait, de reprendre confiance en lui et en ses capacités. Après le diagnostic, il sera possible de l’inscrire dans une autre classe, plus adaptée à son niveau scolaire. De plus, l’identification permet d’éviter une bonne partie des pathologies qui surviennent à l’âge l’adulte. Veillez tout de même à le mettre en garde sur sa façon d’en parler avec les camarades de classe, il ne doit pas se montrer hautain ou condescendant avec les autres.


Marjorie RAYNAUD pour TF1 INFO

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