VIDÉO - Profs absents : des parents en colère face à la promesse "clairement pas tenue" du gouvernement

par Marie TERANNE | Reportage vidéo David De Arujo, Jean-Marie Bagayoko, Ani Basar
Publié le 12 septembre 2023 à 11h00

Source : JT 20h Semaine

"Un professeur devant chaque élève", c'était l'engagement pris avant la rentrée par le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal.
Selon une enquête syndicale, c'est très loin d'être le cas.
Le 20H de TF1 a rencontré des parents en colère.

La rentrée se fait en pointillé pour le fils d'Élodie Samson, qui vient d'entrer en sixième à Alfortville (Val-de-Marne). Ce matin, ses professeurs de français et de physique sont absents. "En deux jours, il a déjà eu quatre heures de cours annulés, c'est catastrophique", se désole sa mère. Sur place, les parents se sentent trahis : "Le gouvernement avait garanti qu'il y aurait un professeur devant chaque classe, la promesse n'est clairement pas tenue", estime Lionel Rapha, père de deux lycéens. 

Quelques jours avant la rentrée, Emmanuel Macron avait assuré que la promesse d'"un professeur devant chaque classe" serait "tenue". Un engagement répété à plusieurs reprises par son ministre de l'Éducation Gabriel Attal, même s'il s'était montré plus nuancé le soir de la rentrée en concédant qu'"il pouvait y avoir des difficultés ici ou là"

Une semaine après, il manque au moins un enseignant dans 48% des collèges et des lycées de France, selon un sondage publié lundi par le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, qui dénonce un "scandale". Les académies de Créteil et d'Orléans-Tours sont les plus touchées, vient ensuite la région Dordogne.

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Un problème qui perdure

À Cachan (Val-de-Marne), où se rend également notre équipe dans le reportage en tête de cet article, le problème n'est pas nouveau. Avant les vacances d'été, des heures de cours avaient déjà été supprimées par dizaines à cause du manque d'enseignants. "Il y a eu des cours manquants pendant deux mois. Du français ou encore des sciences...", se rappelle un parent d'élève. 

Et dans cet établissement en cette rentrée, il n'y a ni professeur de français, ni de musique, ni même d'enseignant responsable des enfants en situation de handicap. Personne n'a été remplacé. Une situation qui provoque la colère des parents d'élèves : "Chaque année, on fait un constat, et on fait des mesurettes, il faut des solutions à long terme", affirme une mère de famille. "On a l'impression qu'à chaque nouveau ministre, on nous sort la même promesse. C'est lassant", renchérit une autre mère qui se tient à ses côtés. 

Des améliorations, selon le gouvernement

Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal répond à cette colère dans notre reportage : "On est désormais à un peu plus de 500 postes à pourvoir, sur 500.000 enseignants dans le second degré. Cela représente 0,1% des postes", assure le ministre. "Évidemment, le cœur de ma bataille, c'est d'atteindre les 0%", ajoute-t-il. 

Une rentrée sous tension donc, en raison d'une crise du recrutement des enseignants - un phénomène qui s'est accentué depuis l'an dernier - avec cette année plus de 3.100 postes non pourvus aux concours d'enseignants. Le défi de ces prochaines semaines sera de trouver comment remplacer les absences imprévisibles de courte durée. En attendant, une centaine de parents ont décidé d'attaquer l'État en justice. L'instruction est toujours en cours.


Marie TERANNE | Reportage vidéo David De Arujo, Jean-Marie Bagayoko, Ani Basar

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