À l'approche de chaque rentrée, trouver où se loger constitue une épreuve pour des milliers de jeunes en études.L'Union étudiante assure que 600.000 logements étudiants manquent dans notre pays.Un chiffre supérieur à d'autres estimations et qui se base sur le nombre de boursiers dans l'enseignement supérieur.
La période estivale est généralement synonyme de vacances pour les étudiants, mais elle peut aussi être source de stress, dès lors que l'on doit trouver un logement pour la rentrée à venir.
Alors que le retour en cours se précise pour des centaines de milliers de jeunes, l'Union étudiante alerte sur la crise du logement en cours. Il manque aujourd'hui "600.000 logements" pour les étudiants, lance la fédération de syndicats et d'associations étudiantes, incitant les pouvoirs publics à multiplier les hébergements à destination de celles et ceux qui suivent des cursus dans le supérieur.
600.000 logements pour couvrir les besoins des boursiers
Dans un imposant "dossier de rentrée" consacré au logement étudiant, la fédération explique que "c'est 600.000 logements
Crous qu’il manque aujourd’hui". Un volume qui serait nécessaire "pour qu’un(e) étudiant(e) sur quatre puisse y loger". Pourquoi ce ratio d'un logement étudiant en Crous pour quatre étudiants dans le supérieur ? Porte-parole de l'Union étudiante, Éléonore Schmitt, nous explique : "Aujourd'hui, à peine 10% peuvent accéder à une place en Crous. C'est très insuffisant, a fortiori dans la période actuelle marquée par la précarité." Ces 600.000 hébergements, "nous les avons estimés en tenant compte du nombre d'étudiants et de celui des boursiers", poursuit-elle. "Un tel volume permettrait à peu près de permettre à tous les boursiers de disposer un logement". Et ce à un prix abordable, puisqu'ils n'auraient pas à se tourner vers le parc privé.
Au Sénat, un rapport d'information sur "les conditions de la vie étudiante en France" a été dévoilé en 2021. Un document qui va dans le sens des syndicats puisqu'il soulignait que "l’offre de logements en résidences étudiantes" se révélait "structurellement insuffisante par rapport à la population étudiante". Les quelque 350.000 disponibles étaient jugées faibles par rapport aux 2,7 millions de jeunes en études (chiffre de 2019) qui doivent se loger.
Lors d'une audition devant les parlementaires, l'Association interprofessionnelle des résidences étudiantes et de services a livré une estimation du nombre de places qui seraient nécessaires. Selon elle, il en faudrait aujourd'hui 250.000 de plus, un volume déjà considérable, mais moindre que celui mis en avant par l'Union étudiante. Alors que des plans successifs de constructions ont été lancés en 2013 puis en 2018, les sénateurs ont observé que la dynamique de construction de nouveaux logements s'essoufflait, craignant que les objectifs ne soient pas tenus. Le rapport insiste donc sur la nécessité de "relancer la dynamique de création de logements étudiants sur l’ensemble du territoire".
Augmenter les places disponibles sera d'autant plus important dans les années à venir que "les besoins vont continuer à croître, parallèlement à la population étudiante", apprend-on. En effet, des projections partagées par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche permettent "d’envisager une population étudiante supérieure à 2,8 millions en 2028".
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