REPORTAGE - Malgré la guerre, les athlètes ukrainiens se préparent tant bien que mal pour les JO de Paris

par Rania HOBALLAH | Reportage TF1 :
Publié le 25 février 2024 à 7h30

Source : TF1 Info

Alors qu'ils vivent sous la menace des bombes, les athlètes ukrainiens poursuivent les entraînements pour les JO de Paris.
Une façon de défendre, à leur manière, les couleurs de leur pays, entré dans sa troisième année de guerre avec la Russie.

Malgré la peur et le stress, ils continuent de s'entrainer. Alors que la guerre contre la Russie vient d'entrer dans sa troisième année, les athlètes ukrainiens poursuivent leur préparation pour les prochains Jeux Olympiques qui se dérouleront à Paris l'été prochain. Huit heures par jour et six jours par semaine par exemple pour les sportives de gymnastique rythmique, une discipline qui offre les plus grandes chances de médaille pour le pays. 

Malgré la situation, les coachs imposent une discipline de fer. Pour Victoria, 20 ans, difficile de se concentrer. La jeune femme pense tout le temps à son père, sur le front depuis deux ans. "Chaque seconde, chaque minute, j'attends le moment où je vais pouvoir lui parler au téléphone pour lui demander comment il va. Je m'inquiète beaucoup pour lui, c'est pour ça que je me concentre sur ma mission : présenter notre pays sur la scène internationale", confie la jeune femme dans le reportage en tête de l'article. 

Nous aussi, on se bat à travers le sport. Nous allons aller aux Jeux Olympiques armés d'un maximum d'athlètes, avec notre hymne et notre drapeau
Vadim Gutzeit

Malgré l'envie, de nombreux athlètes se demandent s'ils se rendront à Paris alors qu'ils risquent de se retrouver face à des athlètes russes. "On dit toujours que le sport devrait rester en dehors de la politique. Mais dans notre cas, je crois qu'il y a une différence de taille", admet Irina Biochina, l'entraineuse de l'équipe de gymnastique rythmique ukrainienne.

Les Jeux Olympiques de Paris sont également une arme de guerre, comme le rappelle Vadim Gutzeit, le président du Comité Olympique Ukrainien. "Grâce à l'armée ukrainienne, on défend notre pays sur le front. Nous aussi, on se bat à travers le sport. Nous allons aller aux Jeux Olympiques armés d'un maximum d'athlètes, avec notre hymne et notre drapeau". Pour interpeller l'opinion mondiale, le comité national ukrainien n'a pas hésité à publier sur les réseaux sociaux des photos d'athlètes s'entrainant dans les décombres.

Dans le camp olympique épargné par les bombardements, 250 sportifs s'entrainent quotidiennement. Depuis deux ans, Marc donne tout pour être prêt pour l'épreuve de l'aviron. Il a même tatoué sur son dos les anneaux olympiques. "Tout ça, c'est une forme de sacrifice pour les Jeux Olympiques. Je me donne à 100% pour ce sport", admet le jeune homme. 

Dans un autre quartier de Kiev, l'équipe nationale de judo se donne à fond. Dilshot a du mal à se concentrer car il vient d'apprendre la mort d'un de ses amis. Mais le judoka s'accroche à la promesse d'une médaille, tout comme son entraineur qui ne lâche rien, sous le regard de Teddy Riner, dont le poster trône sur les murs. Ce dernier est une légende vivante pour les judokas, même si pour les Ukrainiens aujourd'hui, les véritables légendes sont désormais sur la ligne de front.

TF1 | Reportage F.X. Ménage, G. Vuitton, A. Charles-Messance.


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