JO Paris 2024 : les mamans athlètes verront-elles leurs enfants au village olympique ?

Publié le 26 janvier 2024 à 8h00

Source : JT 13h Semaine

Maman d'une petite Athéna, née en juin 2022, Clarisse Agbégnénou a demandé à Emmanuel Macron, en visite à l'Insep, mardi 23 janvier, de pouvoir emmener sa fille au village olympique.
La judokate de 31 ans, porte-drapeau tricolore à Tokyo, juge que la présence de sa fille l'aiderait à "se sentir bien".
Une requête, qui ne date pas d'hier, à laquelle les instances cherchent "des solutions".

Avoir son enfant à ses côtés pour tirer le meilleur de soi-même. À l'occasion des vœux d'Emmanuel Macron au monde sportif, mardi 23 janvier, Clarisse Agbégnénou a interpellé le chef de l'État. La judokate de 31 ans, double championne olympique des moins de 63 kg et par équipe mixte à Tokyo, a glissé une requête personnelle au président de la République durant sa visite dans les locaux de l'Insep : pouvoir emmener sa fille, Athéna, née en juin 2022, au village olympique durant les épreuves. 

"J'ai essayé de lancer quelques conseils pour nous aider à être encore meilleurs dans six mois. Je pense que ça a été entendu, je l'espère en tout cas", a expliqué après coup la sextuple championne du monde. "J'aimerais bien avoir ma fille avec moi au village olympique pour me sentir bien et être à fond dans ma dernière ligne droite de ces Jeux olympiques."

Clarisse Agbégnénou remet une tenue olympique en cadeau à Emmanuel Macron, le 23 janvier 2024.
Clarisse Agbégnénou remet une tenue olympique en cadeau à Emmanuel Macron, le 23 janvier 2024. - STEPHANE DE SAKUTIN / POOL / AFP

Un souhait publiquement exprimé par les athlètes depuis les JO de Tokyo en 2021. À l'époque, la basketteuse canadienne Kim Gaucher, qui venait de donner naissance à une petite fille, prénommée Sophie, avait confié se sentir "obligée de décider entre être une maman qui allaite ou une sportive olympique". Soutenue dans sa démarche par la footballeuse américaine Alex Morgan, elle-même mère de Charlie, un an, elle avait réclamé de pouvoir voyager au Japon avec son bébé de trois mois. 

Un vœu auquel avait accédé le Comité international olympique (CIO), en dépit des règles strictes liées à la pandémie de Covid-19, empêchant les familles des athlètes de se rendre sur place. Mais ce, uniquement pour les jeunes mamans sportives allaitantes, et à condition que l'allaitement et les visites se fassent à l'extérieur du village olympique, les enfants y étant interdits.

Le CIO est très attentif à ces sujets-là.
David Lappartient, président du CNOSF

Un règlement qui devrait s'assouplir en marge des Jeux olympiques de Paris, afin de permettre à des athlètes devenues mamans, comme Clarisse Agbégnénou entre autres, d'être accompagnés par leur chérubin dans les allées du village des athlètes, localisé en Seine-Saint-Denis. Ce sujet est d'ailleurs sur la table du CIO et des organisateurs de Paris 2024. 

"Le CIO travaille pour que les athlètes, notamment les femmes avec des jeunes enfants, puissent avoir des modes de garde", a assuré le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), David Lappartient. "On sera les premiers Jeux où la parité sera totale donc ça va dans le sens de l'accueil des enfants. Le CIO est très attentif à ces sujets-là". "Le statut des athlètes qui sont jeunes mamans doit évoluer un peu", a acquiescé le patron du Comité d'organisation (Cojop), Tony Estanguet. "Nous devons trouver des solutions pour qu'il soit peut-être plus facile pour ces athlètes d'amener des bébés."

Un bond en avant plus que nécessaire, à l'heure où l'inclusion des jeunes mamans s'avère centrale. Une révolution plus que bienvenue, qui s'inscrit dans ce qui existe déjà dans d'autres sports tels que le handball, précurseur en la matière depuis vingt ans, ou plus récemment le football, avec le cas d'Amel Majri. Première internationale tricolore en activité à avoir un enfant, la footballeuse avait été autorisée, en avril 2023, à se rendre à Clairefontaine avec sa petite Maryam, puis à voyager en Australie avec son bébé d'à peine un an, avec une nounou pour l'aider. "Vous n'avez pas idée de l'importance de la pierre à l'édifice que vous venez d'apporter dans ce combat qui m'est cher !", avait applaudi une certaine... Clarisse Agbégnénou. Dans quelques mois, c'est main dans la main avec sa petite Athéna qu'elle pourrait être amenée à se promener dans le village olympique.


Yohan ROBLIN

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