JO 2024 : la "trêve olympique" réclamée par la France et la Chine, cette tradition pas toujours respectée par la Russie

Publié le 18 mars 2024 à 13h45, mis à jour le 7 mai 2024 à 9h18

Source : TF1 Info

En visite officielle en France, le président chinois Xi Jinping s'est accordé lundi avec Emmanuel Macron sur la proposition d'une" trêve mondiale" durant les Jeux Olympiques.
Y a-t-il une chance que la "trêve olympique" soit respectée ?
S'il s'agit d'une tradition historique, la Russie de Vladimir Poutine l'a souvent malmenée.

La guerre en Ukraine va-t-elle temporairement s'arrêter en juillet prochain, à l'occasion des Jeux olympiques de Paris 2024 ? C'est la proposition faite par Emmanuel Macron, et qui a trouvé lundi un écho favorable chez Xi Jinping, le président chinois en visite officielle en France. Les deux dirigeants se sont accordés pour réclamer le principe d'une "trêve mondiale", qui serait valable tant pour la guerre en Ukraine que pour le conflit à Gaza. 

Dans un entretien accordé à la télévision ukrainienne samedi 16 mars dernier, le chef de l'État français en avant déjà défendu le principe, demandant à la Russie de mettre en œuvre une telle trêve. Une déclaration qui était arrivée jusqu'aux oreilles de Vladimir Poutine. "Nous sommes prêts à discuter de tout problème", avait répondu le président russe. Un cessez-le-feu ouvrirait la voie au respect d'une "trêve olympique", une tradition vieille comme les Jeux... à laquelle la Russie a régulièrement tourné le dos.

Une tradition millénaire...

Cesser les hostilités pendant les épreuves est pourtant une volonté très ancienne. "La tradition de la 'trêve olympique' fut instituée dans la Grèce antique au IXe siècle avant J.-C. par la signature d'un traité entre trois rois, Iphitos d'Élide, Cléosthène de Pisa et Lycurgue de Sparte", peut-on lire sur le site du Comité international olympique. Une initiative prise "afin que les athlètes et spectateurs de ces cités, qui étaient autrement presque constamment en guerre, puissent participer en toute sécurité aux Jeux olympiques".

Depuis, cette tradition a traversé les siècles, avec des règles bien précises : les conflits doivent cesser sept jours avant l'ouverture des JO jusqu'au septième jour après la fin des Jeux, en l'occurrence les paralympiques. Elle est gravée dans le marbre depuis 1993. Tous les deux ans, avant chaque édition des JO (été ou hiver), une résolution appelant au respect de la "trêve olympique" est votée par les Nations Unies.

... largement bousculée par les Russes

Ce qui n'a pas empêché la Russie, pourtant membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, de faire parler les armes pendant cette période. À l'été 2008, alors que la Chine se prépare à accueillir les Jeux, les tensions s'aggravent en Géorgie, dans les régions séparatistes prorusses d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie. Le 8 août, jour de la cérémonie d'ouverture à Pékin, la Géorgie lance une offensive militaire en Ossétie du Sud. Vladimir Poutine, alors Premier ministre, promet des "mesures de rétorsion". La Russie riposte en envoyant des troupes sur le territoire géorgien et inflige en l'espace de cinq jours une cinglante défaite à l'ex-république soviétique. La "trêve olympique" est rompue.

En 2014, face à une révolution pro-occidentale en Ukraine, la Russie annexe la péninsule de Crimée et pilote dans la foulée une révolte séparatiste prorusse armée dans l'est ukrainien. Une crise ouverte en pleine période des Jeux olympiques d'hiver organisés à... Sotchi, en Russie. Le pays accueillait pourtant ses premiers Jeux olympiques depuis la chute de l'URSS.

Plus récemment, en 2022, Vladimir Poutine lance l'invasion à grande échelle de l'Ukraine le 24 février, soit quatre jours après la fin des Jeux olympiques d'hiver de Pékin, et avant les Jeux paralympiques. En somme, en pleine "trêve olympique", qui avait été au cœur des discours internationaux lors des diverses cérémonies. Sans réussite.

Qu'en sera-t-il cette année ? Notons que si Vladimir Poutine s'est dit "prêt à discuter", la Russie n'a pas voté la résolution de l'Assemblée générale de l'ONU sur la "trêve olympique" en novembre 2023. Le texte, qui appelle les États membres à "observer la trêve olympique individuellement et collectivement" entre le 19 juillet et le 15 septembre 2024, avait été adoptée par 118 voix pour, aucune contre et deux abstentions : la Syrie et... la Russie.


Idèr NABILI

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