Marseille : la réplique de la grotte Cosquer, un "Lascaux sous-marin", ouvre au public

Léa Tintillier | Reportage TF1 Baptiste Guénais, Henri-Paul Amar
Publié le 4 juin 2022 à 13h09, mis à jour le 4 juin 2022 à 17h52

Source : JT 13h WE

La réplique de la grotte Cosquer, tant attendue à Marseille, ouvre ce samedi 4 juin au public.
Les visiteurs peuvent ainsi découvrir près de 229 figures préhistoriques de treize espèces animales.
Des centaines de milliers de curieux sont attendus chaque année.

Marseille avant Marseille, il y a 33.000 ans, en pleine période glaciaire. À cette époque, le niveau des mers et des océans était beaucoup plus bas. Dans les actuelles calanques, auparavant des falaises, des chevaux, des bisons, des pingouins… Et une grotte visitée et peinte par nos ancêtres. Puis, au fil des siècles, le climat se réchauffe. La mer monte et cette grotte disparaît sous les eaux. 

En 1985, Henri Cosquer, plongeur-scaphandrier et animateur d’une école de plongée en Méditerranée, tombe "par hasard", par 37 mètres de fond, sur l’entrée de la grotte qui porte aujourd’hui son nom. Sur ses parois émergées, un spectacle inoubliable l’attend : la représentation de 229 figures de treize espèces animales : des chevaux, des bouquetins, des bovidés, des cerfs, des bisons, des antilopes saïga mais aussi des phoques, des pingouins, des poissons, jamais vus dans les autres grottes préhistoriques déjà découvertes. Une découverte qu'il ne rend publique qu'en 1991. Depuis, l’idée d’en réaliser une réplique pour un large public a vite germé. 

Henri Cosquer
Henri Cosquer - TF1

Ce samedi 4 juin, les chefs-d’œuvre de l’art préhistorique sont visibles dans une réplique du "Lascaux sous-marin" du sud de la France, ouverte sur le port de Marseille. Il aura fallu attendre 2016 pour que la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur décide d’implanter cette réplique à la villa Méditerranée, un bâtiment moderne, mais inexploité, idéalement situé à côté du Mucem, le musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, au cœur de la deuxième ville de France.

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Ce samedi donc, après deux ans et demi de travaux, la société Kléber-Rossillon, choisie pour conduire et gérer ce projet de 23 millions d’euros, ouvre au grand public la troisième copie d’une grotte préhistorique en France après celles de Lascaux en Dordogne et de Chauvet en Ardèche qu’elle avait déjà réalisées. "C’est mieux représenté que l’originale parce que là, on est assis dans un fauteuil, on n’a pas besoin de ramper, de mettre des palmes et de se mettre plein de boue", s’amuse Henri Cosquer, dans le reportage du 13H de TF1 en tête de cet article. 

"Si l’homme de Cro-Magnon pouvait revenir, il dirait : vous les hommes, vous arrivez maintenant à bouger les rochers et à les mettre dans le bon sens pour qu’on voie bien nos peintures", a-t-il plaisanté auprès de l’AFP. 

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À l’entrée du site, après être passé devant la reconstitution d’un club de plongée et celle du café "Le France", QG des plongeurs de Cassis, un audioguide en six langues est remis aux visiteurs. Un ascenseur, transformé en cabine de plongée avec des images marines dans des hublots, descend jusqu’au sous-sol, sous le niveau de la mer, où les curieux embarquent par six dans un véhicule d’exploration pour une visite de 35 minutes et 220 mètres de parcours à travers la grotte reconstituée. 

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Bercé par la voix du comédien Philippe Caubère, sur un récit du préhistorien Thierry Felix, les visiteurs glissent en silence dans un jardin minéral reconstitué avec ses stalactites, ses effets mouillés, ses transparences, sa patine et ses bassins d’eau reflétant la roche. Les principaux panneaux de la grotte, copiés par des artistes plasticiens, se succèdent sous des faisceaux lumineux : "La plage" (porte d’entrée de la découverte), "le panneau des chevaux", "les animaux marins", "le grand puits" avec ses mains noires et "le panneau des bisons" et ses mains rouges. Si l’original de la grotte Cosquer est plus grand que sa réplique, "1750 m² de caverne, 100% des parois peintes et 90% des parois gravées seront montrées", assure Laurent Delbos, chef du chantier. 

La visite prend fin au dernier étage du bâtiment par des expositions consacrées à la préhistoire et au réchauffement climatique avec notamment une projection dynamique illustrant la montée des eaux dans la baie de Marseille. Quelque 800.000 visiteurs sont espérés la première année, 500.000 les suivantes.


Léa Tintillier | Reportage TF1 Baptiste Guénais, Henri-Paul Amar

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