C'est devenu un classique en Bretagne : des automobilistes se font piéger par la montée des eaux.Dernier épisode en date, à Carantec, dans le Finistère, où une voiture s'est retrouvée coincée dans les rochers.Une équipe de TF1 s'est rendue sur place.
Il ne fait pas bon être étourdi quand on circule en voiture en Bretagne, bien connue pour ses marées particulièrement fortes. Dans le Finistère, la route menant à l'île Callot, en face de Carantec dans la baie de Morlaix, n'est ainsi accessible que deux fois par jour. À partir de ce moment, ce petit coin de paradis est relié au continent durant quatre heures.
Mais certains n'attendent pas que le chemin soit complètement dégagé. Ils préfèrent forcer le passage à pied, ou en voiture, comme c'est le cas du fourgon que montre le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. À bord, des jeunes, inconscients du danger. "Il est 16 h 05. En fait, sur Internet, c'est marqué à partir de 16 h 15", affirme l'un d'eux qui ajoute : "On s'est dit, avec un camion, pourquoi pas". De son côté, le conducteur, encore plus sûr de lui, assure que "dans la vie, il faut prendre des risques. Il faut y aller, quoi".
Engloutis ou enlisés
Des risques qui peuvent pourtant coûter cher. Début août, une voiture est restée coincée sur les rochers, piégée par la marée montante. L'homme a réussi à sortir de son véhicule et à rejoindre l'île Callot par ses propres moyens. Il a ensuite été pris en charge par les pompiers. Alcoolisé, il a été transporté à l'hôpital de Morlaix, précise France-Bleu.
Ce phénomène se répète chaque été en Bretagne. Des véhicules sont engloutis par la mer ou encore enlisés dans le sable, comme ces touristes belges piégés cette fois-ci par leur GPS à Audierne, dans le Finistère sud, comme le rapportait fin juillet la gendarmerie sur ses réseaux sociaux.
Ça arrive souvent. D'ailleurs, il y a un moment, c'était l'attraction.
Un habitant de Carantec
Ces incidents à répétition, qui peuvent toucher de nombreuses communes bretonnes, comme Dinard et Cancale en Ille-et-Vilaine, finissent par amuser les locaux. "Ça arrive souvent. D'ailleurs, il y a un moment, c'était l'attraction. Les anciens, ils se mettaient au-dessus à la grève blanche, et puis ils attendaient qu'il y en ait qui restent coincés", témoigne un riverain. "Ça fait un peu sourire, c'est vrai, les gens du coin, parce qu'on se dit : 'Ah, c'est des Parisiens souvent'", confirme une retraitée. Pourtant, dans la région, les panneaux d'informations ne manquent pas. La mairie de Carantec avertit par exemple avec une photo à l'appui (ci-dessous). "Je pense que c'est suffisamment parlant. Ce n'est pas une fausse image, ce n'est pas une fausse photo, c'est une vraie photo", explique Nicole Ségalen Hamon.
Pour la maire de la commune, ces situations sont toujours pénibles à gérer. "Une fois que la voiture est sous l'eau, il faut attendre la marée basse et la personne va contacter son assurance. C'est difficile parce qu'en général, il faut un tracteur pour la sortir de là. Je sais que la dernière fois, c'est un ostréiculteur qui est venu avec son tracteur. Donc merci à lui, mais la voiture n'est évidemment plus utilisable après", poursuit Nicole Ségalen Hamon.
Sans compter que les touristes ne sont pas les seuls à se faire avoir, car la dernière fois entre Carantec et l'île Callot, c'est bien un habitant de l'île que les flots ont piégé.