Virus du Nil occidental : symptômes, transmission... que faut-il savoir sur cette maladie ?

Publié le 3 août 2023 à 13h53

Source : JT 20h Semaine

Une infection au virus du Nil occidental a été identifiée fin juillet à Bordeaux.
S'il s'agit du premier cas humain hors "pourtour méditerranéen", d'autres ont été recensés dans le passé en France.
Des symptômes au mode de transmission en passant par sa gravité, que sait-on de cette maladie qui se transmet via les moustiques ?

Si le risque de contracter certaines maladies tropicales par piqure de moustique est désormais bien réel en France, une nouvelle menace portée par l'insecte redouté de l'été s'invite sur le territoire : celle du Nil occidental, ou West Nile. Un cas d'infection à ce virus a en effet été identifié fin juillet à Bordeaux, devenant le premier cas humain à survenir hors "pourtour méditerranéen" en France, a annoncé mardi l'Agence régionale de santé (ARS) en Nouvelle-Aquitaine.

Quatre autres cas sont "en cours d'investigation" en Gironde en plus de cette première infection signalée le 27 juillet, a ajouté l'ARS. S'il a été précisé que l'état de santé des personnes concernées "n'inspire pas d'inquiétudes", ce virus peut dans certains cas mettre la vie des personnes infectées en danger. Que sait-on, plus en détail, de cette maladie ?

Origine et transmission

Le virus du Nil occidental (VNO) est une zoonose, c'est-à-dire une maladie humaine d'origine animale. Il "appartient à la famille des Flaviviridae, du genre Flavivirus […] Il est le plus répandu de cette famille après celui de la dengue", indique le site de l’Institut Pasteur.  Il est transporté par les oiseaux et transmis aux humains la plupart du temps par des piqûres de moustiques communs (Culex), ayant eux-mêmes été contaminés en piquant un volatile infecté.  Il ne se transmet pas d’homme à homme, ni de l’homme au moustique. 

Découvert en Ouganda en 1937 dans la région du Nil occidental, ce virus est désormais présent dans divers pays du monde et de plus en plus de zones sont infestées, dont certaines en Europe sur le pourtour méditerranéen. Il est notamment courant en Afrique, au Moyen-Orient, en Amérique du Nord et en Asie occidentale. Selon Santé Publique France, ce virus circule de façon plus importante en Russie et en Europe depuis 2010, avec des cas signalés pour la première fois en Allemagne et aux Pays-bas en 2019 et 2020.

En France, les premiers cas humains et équins ont été décelés au début des années 1960 et sept cas humains ont été recensés en 2003 dans le Var. La circulation du virus est actuellement suivie par un triple dispositif de surveillance. Il est appliqué aux humains, aux oiseaux et aux chevaux, qui sont aussi vulnérables. Selon l'agence sanitaire, "jusqu'à présent en France, les infections humaines à virus du Nil Occidental n'ont été retrouvées que dans le pourtour méditerranéen, dans les régions Paca et Occitanie".

Symptômes et gravité

Chez environ 80% des personnes, l’infection se révèle asymptomatique. Les 20% restant peuvent développer des symptômes semblables à ceux de la grippe à commencer par de la fièvre, des céphalées, des nausées et vomissements, accompagnés d’une grosse fatigue, voire, parfois, d’une éruption cutanée. Ces derniers apparaissent en général dans les 2 à 14 jours après la piqure du moustique et les malades ne gardent aucune séquelle. En présence de tels symptômes, il est toutefois impératif de consulter un médecin pour confirmer le diagnostic. "Toute personne présentant une fièvre accompagnée de maux de tête et de dos, de douleurs musculaires, d’un gonflement des ganglions du cou, d’une éruption cutanée, voire des troubles du comportement ou des propos incohérents doit consulter son médecin", ajoute l'Agence.

Dans de rares cas, environ un sur 150, l’infection peut en effet évoluer vers une maladie grave, telle qu’une méningite du Nil occidental ou encore une paralysie de type poliomyélitique, et des complications neurologiques peuvent apparaître, selon l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS). A noter que ces formes sévères de la maladie concernent principalement les personnes fragiles et immunodéprimées. 

Traitement et prévention

Il n’existe à ce jour, aucun vaccin contre le virus du Nil occidental. Lors de l'apparition de symptômes, un traitement de support peut être utilisé pour atténuer leur gravité et d'accélérateur la récupération du malade.

Pour se prémunir d'une possible infection, l'ARS conseille en premier lieu de limiter la prolifération de l'insecte à proximité des habitations, notamment en éliminant toute source d'eaux stagnantes qui constituent des gîtes larvaires. Il est aussi recommandé de porter des vêtements amples et couvrants et d'utiliser des répulsifs ou des serpentins, de brancher des diffuseurs électriques, ou de mettre des moustiquaires sur les ouvertures.

Dans les cas les plus infestés, d'éventuelles mesures peuvent être prises par les collectivités contre les moustiques adultes.


Audrey LE GUELLEC

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