Fièvre du perroquet : qu'est-ce que la psittacose, maladie qui a fait plusieurs morts en Europe ?

Publié le 8 mars 2024 à 12h11, mis à jour le 8 mars 2024 à 12h58

Source : JT 13h WE

L'Organisation mondiale de la santé a récemment alerté sur la hausse des cas de psittacose.
Cette maladie se transmet à l'homme via les oiseaux domestiques ou exotiques, tels que les perruches et perroquets.
Des signalements ont eu lieu en février, notamment eu lieu aux Pays-Bas et en Allemagne, certains ayant entrainé des décès.

Une situation anormale. C'est ce qu'ont récemment signalé plusieurs pays européens via le système d’alerte précoce et de réponse de l’Union européenne (EWRS), déclenchant une mise en garde de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Celle-ci porte sur augmentation des cas de transmissions de psittacose, aussi appelée "la fièvre du perroquet" à l'homme en 2023 et particulièrement en ce début d’année 2024, en Allemagne, aux Pays-Bas ainsi qu'en Suède et au Danemark. 

Pour l'heure cinq décès ont été recensés dans ces quatre pays, la majorité étant associée à une exposition à des oiseaux sauvages ou domestiques.

De quoi parle-t-on ?

La psittacose est une infection respiratoire causée par la bactérie Chlamydia psittaci qui infecte souvent les oiseaux exotiques ou domestiques tels que "perroquets, perruches, pinsons, canaris et pigeons" énumère dans une note publiée ce mardi 6 mars l’OMS. Or, ces derniers sont susceptibles de la transmettre à l’homme par contact avec leurs sécrétions. 

Dans ce contexte, certains métiers associés aux oiseaux de compagnie comme "les travailleurs avicoles, les vétérinaires, les propriétaires d'oiseaux de compagnie ou les jardiniers" sont considérés comme plus à risque d’attraper cette zoonose, en cas de contact avec des animaux contaminés.

Quels symptômes ?

Les symptômes de la fièvre du perroquet sont peu caractéristiques ce qui la rend difficile à diagnostiquer. Aussi, en cas d'apparition de symptômes après une exposition à des oiseaux, quelle que soit leur nature, il est recommandé de consulter. Le plus souvent, il s'agira toutefois de fièvre et de frissons, de maux de tête, de douleurs musculaires ou encore d'une toux sèche, énumère l'OMS.

La plupart des personnes infectées commencent à développer des symptômes dans les 5 à 14 jours suivant l'exposition à la bactérie. La réalisation d'un test de détection de la bactérie Chlamydia psittaci à partir d’expectorations du patient, de sang ou de prélèvements effectués dans le nez ou la gorge, permet le cas échant de confirmer le diagnostic. Dans la majorité des cas, la prise d’antibiotiques, débutée tôt, permet une disparition rapide des symptômes et d'éviter des complications.

Mais celles-ci demeurent possible et nécessitent une prise en charge du patient à l’hôpital. Le principaux risques concernent la pneumonie, l'endocardite, à savoir une inflammation des valvules cardiaques, l'hépatite ou encore une inflammation des nerfs ou du cerveau.

A titre de repère, en cas de traitement antibiotique, la psittacose entraîne le décès dans moins de un cas sur dix, selon les chiffres du Centre américain de contrôle des maladies.

Faut-il s'inquiéter de cette hausse des cas ?

"L’Organisation mondiale de la santé continue de surveiller la situation et, sur la base des informations disponibles, évalue le risque posé par cet événement comme faible", est-il précisé dans une note qui indique que des enquêtes épidémiologiques sont en cours dans les territoires concernés par la hausse des cas, dans le but notamment d'identifier d’éventuels clusters. Des mesures de précaution ont en outre été mises en œuvre comme  "l’analyse d’échantillons d’oiseaux sauvages soumis à des tests de détection de la grippe aviaire afin de vérifier la prévalence de C. psittaci parmi les oiseaux sauvages", précise l’OMS. 

Et de poursuivre : "Il n'y a actuellement aucune indication que cette maladie soit propagée par les humains au niveau national ou international. En général, les personnes ne propagent pas la bactérie qui cause la psittacose à d'autres personnes, donc il y a peu de chances de transmissions supplémentaires de la maladie d'humain à humain".


Audrey LE GUELLEC

Tout
TF1 Info